Présentation

Equipement équivalent, même si ici j'ai droit à la toute dernière évolution du Shimano Ultegra Di2) et au final, poids identique, 7.4kg en taille MD. Pour rappel, le G7 Disc avait été pesé à 7.5kg dans la même taille. On peut donc souligner la performance d'arriver à proposer un vélo avec freins à disques aussi léger.

Mais revenons sur cette version avec freins à patins. L'ensemble du cadre est identique au niveau des lignes. Ce G7 fait plutôt dans la finesse. BH annonce un cadre à seulement 810 grammes.

Le plus gros des tubes, le diagonal, est certes assez haut vu de profil, mais reste fin en largeur par rapport à nombre de concurrents. Il adopte le profil Kamm Tail, à savoir une partie "arrière" tronquée.

Le tube horizontal est de type sloping et plat sur sa partie supérieure. Assez fin au niveau du tube de selle, il s'élargit vers la douille de direction.

La tige de selle pour sa part est intégrée au tube de selle. Une tige de selle qui intègre la batterie Di2. Le serrage se fait via deux vis allen située à l'arrière du tube de selle.

Dommage en revanche que BH n'ait pas prévu, comme cela se fait désormais couramment sur les vélos aéro, d'intégration du boîtier de jonction. Il prend ici place sous la potence.

Plus bas, sous la jonction des haubans, le tube de selle s'élargit et vient épouser la forme de la roue, ce qui permet de raccourcir les bases, de seulement 402mm. Les haubans sont cintrés et très fins, ce qui devrait apporter un soupçon de souplesse, contrairement aux bases plutôt massives dont le but est de transmettre un maximum de puissance au sol.

La douille de direction conique (1.125" en haut, 1.5" en bas) est assez "large" pour un vélo aéro.. Le boîtier de pédalier est au format BB386 et se montre généreusement massif.

Côté tarif, cette version s'affiche 1000€ de moins que le G7 Disc, soit 5499€. Un vélo très bien placé pour un modèle aéro aussi bien équipé.

La couleur, un orange/rouge BH, est très jolie, mais il est possible de personnaliser ce G7 via le concept #MyBHUnique.

Equipement

De série, ce vélo est équipé avec la transmission Shimano Ultegra R8050 Di2, hormis le pédalier qui est normalement un FSA KForce 386 Compact. Sur ce modèle à l'essai, le pédalier était un Rotor Flow équipé de plateaux 53x39 NoQ (ronds).

Je ne reviens pas sur le groupe Ultegra, qui reste un modèle de précision et de fiabilité. Les freins sont en version Direct Mount.

Le pédalier de son côté affiche seulement 575g hors plateaux. Les manivelles bénéficient d'une conception "aile d'avion" pour une pénétration dans l'air optimale. Et pour les adeptes des plateaux ovales de la marque, il bénéficie du Micro Adjust Spider (MAS) qui assure une configuration parfaite des Q-Ring en permettant un réglage par demi-position, impossible sur les étoiles classiques.

Cintre, potence et tige de selle sont en provenance de chez BH. Cintre et tige de selle sont en carbone alors que la potence reste en aluminium. La tige de selle est surmontée d'une selle Prologo Zero II. Pas de forme aéro spécifique pour le cintre, BH a préféré rester sur du classique.

Les roues sont aussi d'origine BH, sous la marque d'accessoires EVO. Des modèles en carbone de 50mm de haut et 21mm de large pour 1465g la paire avec 20 rayons à l'avant et 24 à l'arrière. Le profil en U est moderne et devrait limiter les problèmes en cas de vent latéral.

Seul ombre au tableau de cet équipement, des pneus Michelin Lithion 2 en 23mm de section (mais qui affichent réellement 26mm sur ces jantes). Non pas que ce soient de mauvais pneus, mais pas en réelle adéquation avec la vocation sportive du vélo. Il eut été préférable d'opter pour des modèles de la gamme Power par exemple.

Sur la route

Ce BH G7 Pro m'est apparu un peu moins rigide que son aîné équipé de freins à disques. Preuve que l'adoption de freins à disques ne reste pas sans conséquences sur le comportement du vélo. De tous les vélos aéro que j'ai pu tester ces dernières années, ce BH G7 Pro fait sans doute partie des plus souples.

Moins rigide, mais pour moi, à mon modeste niveau, dans le bon sens du terme. Car pour faire vivre un vélo, il faut le déformer un minimum... et pour déformer un vélo ultra rigide, pas de secret, il faut beaucoup de puissance. Si cela ne pose aucun problème aux coureurs professionnels, il en est tout autre pour un cyclosportif moyen.

Plus facile à exploiter, il s'apprécie aussi bien sur le plat à haute vitesse qu'en montée où même son long développement (39x28) m'a permis de monter assez facilement des bosses à plus de 8%.

Une bonne nouvelle donc, même si "la force n'est pas avec vous", vous pourrez profiter pleinement de ce vélo. Il n'est pas réservé aux coureurs surpuissants !

Dans les descentes, cette souplesse ne se remarque pas si vous vous lancez dans de longs et larges virages. Il n'y a que dans les successions de courbes serrées que l'on remarque un léger flou. Sans aucun danger, mais on n'a pas la précision de certains vélos.

Mention très bien pour les roues, qui procurent un bon freinage, tant sur le sec que sur le mouillé. Sans atteindre les performances des Zipp ou Mavic sous la pluie, la décélération est progressive et suffisamment puissante pour ne pas regretter amèrement chaque sortie pluvieuse.

Des roues qui se montrent rigides latéralement, de sorte que les patins ne viennent pas frotter la piste de freinage à chaque passage en force.

Autre point remarquable de ce vélo, le confort qu'il distille à son propriétaire. Bien que monté avec des pneus en 23mm qui ne sont pas spécialement souples au niveau de leur carcasse, j'ai pu savourer la bonne filtration sur les mauvaises routes du Tarn et du Gers. Et pourtant, on est avec des jantes de 50mm de haut !

Pour avoir essayé ce vélo avec d'autres pneus en 25mm de section et chambres latex, sans aucun doute, ce G7 Pro est sans doute le vélo aéro le plus confortable que j'ai pu essayer.

Son seul point faible sera sans doute sur les sprints ou si vous aimez les franches accélérations dans les bosses. Là, sa souplesse montrera les limites de ce vélo, mais avouez que pour beaucoup de cyclistes, ce sont des conditions que l'on retrouve plutôt rarement.

Attention par contre aux cyclistes chaussant du 44 et au-delà. J'ai remarqué que les bases s'élargissent relativement tôt et avec mon 43.5, il m'est arrivé d'avoir l'arrière du pied qui touche les bases quand je pédalais en danseuse.

Et pourtant, j'ai des cales sans liberté angulaire, le pied ne bouge pas et est parfaitement parallèle à la manivelle du pédalier.

Il conviendra donc, en fonction de vos chaussures, de vos pédales et de votre réglage de cales, que cela ne devient pas rédhibitoire lors du pédalage.

Mais peut-être est-ce uniquement dû à un Q-Factor plus faible du pédalier Rotor.... en tous cas, il s'agit du seul point critiquable sur ce vélo.

Bilan

Une excellente surprise. Si j'avais trouvé le G7 Disc un peu trop raide, cette version à patins et notablement plus accessible à la majorité des cyclistes. Je me suis réellement fait plaisir sur ce vélo, autant sur de longues sorties de plus de 4h que sur des sorties plus intenses à près de 30km/h de moyenne.

Ceux qui veulent un vélo aéro pour la majeure partie de l'année mais ne veulent pas se retrouver plantés pour quelques excursions en montagne trouveront en ce G7 Pro un excellent compromis.

En Ultegra Di2 et avec ses roues carbone, pour "seulement" 5499€, ce G7 Pro est très bien placé et offre un design rageur. Une version Ultegra mécanique est aussi proposée à seulement 3699€, mais perd au passage les roues carbone de 50mm au profit de roues alu / carbone Vision Trimax 35 Carbon de 35mm.