Une véritable petite entreprise

L'atelier du Manoir des Essarts est tout en longueur mais les mécanos disposent de toute la place nécessaire pour travailler.

Ils sont 7 mécaniciens à officier chez Direct Energie :

  • Olivier Bouhet
  • Vincent Bricheteau
  • Kevin Cherruault
  • Arnaud Labbe
  • Vincent Poulain
  • Nicolas Sourice
  • Nicolas Desset

Ils ne sont pas de trop quand il faut que l'équipe soit sur plusieurs fronts en même temps. Et puis cela permet de faire un roulement, car eux aussi ont droit à leurs jours de repos.

Etaient présents lors de ma visite, Olivier Bouhet, Kevin Cherruault, Arnaud Labbe, Vincent Poulain et Nicolas Sourice.

C'est dans ce Service Course que sont stockés les 60 vélos avec un minimum de 3 vélos par coureur :

  • 1 vélo pour les courses
  • 1 vélo de rechange
  • 1 vélo pour l'entraînement

Les montages diffèrent quelque peu entre les vélos d'entraînement et ceux de course. Groupe Shimano Dura-Ace Di2 avec roues carbone pour la course, Ultegra Di2 (à quelques exceptions près) avec roues alu pour l'entraînement. Il faut dire que comme beaucoup d'équipes, Direct Energie n'est pas sponsorisé par Shimano et achète donc ses groupes.

Quand on connaît la différence de tarif entre un groupe Ultegra et un Dura-Ace, le tout multiplié par 20 vélos, forcément, ça se justifie.

Même si l'arrivée des groupes électroniques a permis de gagner du temps pour le montage, l'intégration de la câblerie demande elle un peu plus de minutie.

Chaque mécanicien monte en moyenne 2.5 vélos par jour, mais tous ne travaillent pas en même temps. Il leur faudra donc une bonne semaine pour monter tous les vélos de route, sans compter les vélos de chrono qui n'étaient pas encore arrivés lors de mon reportage.

Au programme, montage complet de la transmission, réglage du vélo aux côtes précises des coureurs et collage des boyaux. Les roues d'entraînement sont majoritairement des modèles alu avec des tubeless, la marque Hutchinson, partenaire de l'équipe, ayant un large choix de tubeless dans son catalogue.

L'encollage des boyaux sur toutes les roues en carbone (FFWD cette année) demande du temps et surtout de la précision pour que la roue tourne parfaitement rond.

Une tâche qui ne fait pas peur à Vincent Poulain, le plus ancien mécanicien de l'équipe, comme le montrent ces images.

Des outils, mais aussi du bricolage et de l'astuce

De véritables ateliers au pluriel, puisque tous les outils sont disponibles en plusieurs exemplaires. Un mécanicien ne peut se permettre d'attendre la clé que son collègue utilise.

Une panoplie dont rêverait tout cycliste bricoleur.

Si les mécaniciens disposent de tous les outils nécessaires au montage et à l'entretien des vélos, cela ne suffit pas toujours. On l'a vu par le passé (notamment sur Matos Vélo), les mécaniciens sont les spécialistes du bricolage quand il s'agit parfois d'adapter une pièce qui ne passe pas toujours sur certains vélos.

Ici, Arnaud Labbe, en train de couper un pivot de fourche... mais pas à ras, car les coureurs ne sont pas encore parfaitement positionnés, il faut donc laisser 5mm de marge.

Problème, ce pivot n'est pas vraiment prévu pour dépasser avec le cintre Alabarda, il faudra donc bricoler et faire preuve d'astuce pour que ce soit faisable.

Du fait de leurs expériences accumulées sur de nombreux matériels et au contact de nombreux autres mécaniciens, ils trouvent toujours une solution. Il y a aussi les petites astuces qui rendent le quotidien des mécaniciens plus simple.

Par exemple le boîtier de commande Di2 qui prend désormais place en bout de cintre. Tous sont placés sur le côté gauche, afin que le mécanicien puisse y accéder depuis la voiture de dépannage en course. Il peut ainsi rapidement faire un réglage si nécessaire.

Les coureurs, comme des enfants ayant reçu leur cadeau

Bien qu'habitués à chevaucher les plus beaux vélos tout au long de leur carrière, les coureurs ne se lassent pas de recevoir une nouvelle monture.

Tous étaient ravis d'en prendre possession pour aller faire les premiers tours de roue à leur guidon et faire à leur retour un petit débrief aux mécanos pour quelques ajustements.

Si on ne voit bien souvent que les coureurs à l'oeuvre sur les courses, ces derniers doivent une partie de leurs performances et de leur sécurité aux mécaniciens, qui bichonnent tous ces vélos pour que le coureur puisse ne s'occuper que de sa course.

Les mécaniciens sont souvent pointés du doigt en cas de pépin mécanique qui arrive en course, mais beaucoup plus rarement en cas de victoire. Et pourtant, il est rare qu'un coureur ait un incident mécanique à cause d'un mécanicien dans l'année. Bien souvent, tout tourne parfaitement rond.

Et si finalement, les mécaniciens n'aimaient pas plutôt rester dans l'ombre plutôt que d'être en première ligne ?