Présentation

L'Ultra 520 AF GF est équipé d'un cadre en aluminium 6061 hydroformé ainsi que d'une fourche monocoque carbone. Le cadre adopte une géométrie spécifique pour affronter les longues distances avec plus de confort, géométrie née du concept Evo Endurance.

En taille M, le cadre est donné pour 1470g et la fourche à 430g. Forcément, ça ne donne pas un vélo hyper léger, j'ai pesé mon exemplaire en taille M à 8.4kg sans pédales. Mais il ne coûte que 1400€, ne l'oublions pas.

Les soudures du cadre aluminium ne sont pas ce qu'il y a de plus esthétique, ça reste de l'industriel et on est loin des cordons quasi parfaits de certains artisans. Mais elles sont tout de même régulières et propres.

Tube de selle et douille de direction sont les deux seuls tubes ronds. Les autres adoptent des formes spécifiques pour rigidifier certaines parties tout en assouplissant notamment un peu l'arrière pour conserver du confort.

Les haubans sont triangulaires et on note la présence, malgré un système de freinage à disques, d'un "pontet" joignant les deux haubans au-dessus de la roue, sans doute pour accroître la rigidité latérale. Les bases sont un peu plus classiques.

Le tube supérieur est assez rectangulaire, sans être très massif et offre un slopping assez important ainsi qu'une très légère courbure. D'où une tige de selle assez largement sortie (74.5cm de hauteur de selle ici) sur mon modèle d'essai.

Le tube diagonal est quasiment carré et très massif. Nul doute que ce dernier doit offrir une importante rigidité.

Le serrage de la tige de selle (27.2mm de diamètre) se fait au moyen d'un classique collier. On regrettera en revanche l'absence d'oeillets permettant de fixer porte-bagages ou garde-boues. C'eut été un plus pour les adeptes de très longues aventures sur plusieurs jours.

Le cadre est produit dans une usine étrangère, mais la peinture ainsi que l'assemblage sont réalisés en France à Lille, ce qui lui permet d'afficher un "Made in France".

Tous les passages de gaines sont externes. Certes, c'est moins esthétique que de l'interne, mais cela évite de percer les tubes, limite les risques de bruits parasites dus aux vibrations et surtout, facilite grandement la maintenance.

Un équipement fiable et moderne

Sur ce modèle, on retrouve un équipement de bon niveau, du SRAM Rival HydroR avec des braquets adaptés pour les cyclosportifs, 50/34 et une cassette 11x28.

Potence et cintre proviennent de chez Deda (RHM02 pour le cintre et Zero2 pour la potence) tandis que la tige de selle en carbone est surmontée d'une selle FIZIK Antares R3 Endurance.

Les freins à disques sont bien entendu hydrauliques avec un diamètre de 160mm à l'avant et 140mm à l'arrière, le tout au standard Flat Mount et avec des axes traversants (12x100 et 12x142).

Enfin, les roues sont Mavic Ksyrium disc montées avec des pneus de la marque jaune en 28mm de section. Que du matériel connu et éprouvé, il ne devrait pas y avoir de mauvaise surprise à l'usage ni du côté de l'entretien.

Sur la route

Avec près de 9kg sur la balance une fois équipé des pédales, porte-bidons et du compteur, on ne s'attend pas au dynamisme d'un vélo haut de gamme à moins de 7kg. Mais très sincèrement, je m'attendais à pire.

Clairement, les courses avec de nombreuses relances ne seront pas son terrain de prédilection, mais ce n'est pas non plus la cible visée par ce vélo. A 1400€, il s'adresse plutôt aux cyclosportifs débutants ou qui veulent passer à un niveau supérieur après un vélo d'entrée de gamme basique.

S'il ne se montre pas hyper nerveux ni foudroyant dans ses accélérations, il se montre en revanche très agréable au train, gratifiant au passage son propriétaire d'un bon confort pour un cadre aluminium. Qu'il est loin le temps des premiers cadres en tubes Altec raides comme des bouts de bois !

On le voit sur cette photo, ce modèle avec une géométrie très confort invite à adopter une position relativement relevée, sauf à changer la potence pour la rallonger de 1 ou 2cm.

Un confort qui doit sans doute en partie être mis au bénéfice de l'ensemble roues/pneus Mavic Ksyrium disc. A plus de 1740g la paire (sans pneus), elles ne sont certes pas hyper légères, mais elles offrent un confort vertical appréciable, surtout quand elles sont associées à des pneus de 28mm de section.

Et pour autant, on ne ressent aucun pompage ou affaissement des pneus quand on est en danseuse, preuve que la carcasse est suffisamment rigide.

En roulant, ce que l'on apprécie, c'est le silence. Contrairement à de nombreux vélos en carbone qui résonnent plus ou moins sur les mauvaises routes, l'aluminium a cet avantage d'offrir beaucoup de silence. Comme en plus toute la câblerie est fixée solidement en externe, ça ne bouge pas.

Si la route s'élève, mieux vaudra monter au train sans vouloir réaliser de grosses accélérations, au risque d'y laisser beaucoup de jus. Le 520 AFGF se montrera plus à l'aise à un rythme régulier.

Une fois au sommet, on se retrouve dans la descente où les freins permettent d'excellentes décélérations avec une bonne dosabilité et des leviers très souples. Si je suis plutôt sceptique sur l'utilisation de freins à disques sur des modèles très haut de gamme, sur un vélo endurance de ce type, ils sont à mon avis plus justifiés. Ils évitent de se retrouver avec des étriers de freins bas de gamme au freinage nettement en deçà des modèles les plus onéreux.

Les pneus de 28mm offrent un peu moins de précision dans les trajectoires que des 25mm, mais rien de dangereux, il suffit de s'y habituer. A contrario, leur confort permet de moins ressentir les irrégularités de la route, le vélo saute moins et le cycliste se sentira sans doute plus en sécurité à haute vitesse.

Sur le plat, hormis un manque de vivacité en relance, le vélo se montre très agréable et ne vous empêchera pas, si vos forces le permettent, de rouler à plus de 45 voire 50km/h. Suffisamment rigide pour bon nombre de cyclistes, il ne demande pas la puissance d'un coureur professionnel pour que l'on puisse se faire plaisir à son guidon.

Le groupe SRAM Rival fonctionne très bien, dommage que les poignées de freins hydrauliques soient si proéminentes. Les freins "couinent" parfois un peu sur de gros freinages et les plaquettes tardent de temps en temps à revenir, mais étant donné que c'est le lot commun à nombre de vélos équipés de ce type de freinage, on s'en accommode. Sans doute qu'une période de rodage permettra de limiter ces bruits.

L'ensemble de l'équipement est bien pensé et n'offre pas de mauvaise surprise. Trouver un poste de pilotage Deda et une tige de selle carbone sur un vélo à 1400€, c'est rare.

La seule fausse note proviendrait du câblage externe, notamment sous le tube diagonal. Esthétiquement, il se voit peu et ce n'est donc pas ça qui gène. Au niveau de la maintenance, c'est très certainement un plus. Par contre, côté nettoyage, après avoir roulé sous la pluie, cela oblige à passer un peu plus de temps à cet endroit, toutes les saletés de la route se logeant sous le câble.

Bilan

Il est loin le temps où les vélos BTWIN ne proposaient que des vélos avec un équipement parfois exotique et souvent très bas de gamme.

A 1400€, le BTWIN 520 AF GF offre une alternative intéressante pour celui qui a un budget relativement limité mais veut néanmoins se faire plaisir sur un vélo fiable avec un freinage qui permettra d'assurer par tous les temps.

Certains argueront que le nom BTWIN est un défaut, mais ce vélo ne s'adresse pas à la même clientèle que les fans de matériel qui ne jurent que par les grandes marques. Ceux qui pourront passer outre le nom BTWIN trouveront là un vélo à l'aise partout et par tous les temps, qui s'il ne brille pas par son caractère incisif, se montre très confortable pour aligner les heures de selle.

Quelques petits défauts donc (câblerie sous le tube diagonal et absence d'oeillets pour porte-bagages et garde-boues), mais de nombreuses qualités, le 520 AF GF en offre pour son argent, et c'est bien là le principal.