Présentation

J'avais déjà pu réaliser un tour du propriétaire avec l'Argon 18 Gallium Pro de Fabio Aru sur le Dauphiné 2017.

À 794g pour un cadre medium (taille du vélo testé ici) peint et pesé avec sa patte de dérailleur, son jeu de direction et sa visserie, le Gallium pro 2018 est le cadre le plus léger de l’histoire de la marque Argon 18.

Parmi les améliorations apportées au vélo, notons au passage : l’affinement du design des tubes, un nouveau laminé de carbone, une révision ainsi qu’une optimisation de toutes les pièces du cadre, allant de la nouvelle patte de dérailleur avant rivetée jusqu’aux pièces de passage des câbles. Le triangle arrière ainsi que la fourche (350g) ont été redessinés afin de pouvoir accueillir des pneus de 28 mm.

Le routage des câbles en interne a été modifié pour une meilleure fluidité, tant dans les lignes qu'au niveau du coulissement des câbles dans leurs gaines, limitant les virages.

Les tubes ont été retravaillés dans les moindres détails afin d’optimiser les formes et les épaisseurs pour garantir le meilleur ratio poids/rigidité/nervosité. On retrouve une structure carbone HM 7050 Nanotech.

Sur le Galium Pro, il est conservé le principe de direction 3D qui permet d’affiner sa position au niveau du poste de pilotage. Le système 3D, solution mécanique exclusive à Argon 18, permet l’extension structurelle du tube direction pour plus d’options de positionnement.

Grâce à celui-ci, il est possible d’obtenir 3 longueurs de tube de direction pour les cadres de chaque taille (augmentation de la rigidité frontale de +5 % à 15 mm, et +11 % à 25 mm par rapport aux espaceurs standards). Cela permet un ajustement idéal de la hauteur du guidon pour tous les cyclistes.
 

La fourche ronde offre un diamètre de 27.2mm pour distiller un peu de confort grâce à sa légère flexibilité.

Point de système de serrage complexe et lourd, Argon 18 a choisi de rester sur un serrage à collier qui a fait ses preuves et qui reste à ce jour le serrage le plus léger.

Autre avantage, cette tige de selle ronde sera facilement remplaçable en cas de souci dans le temps, ce qui est loin d'être le cas sur des tiges de selles spécifiques.

Le boitier de pédalier est au format BB86 pour recevoir tous les standards.

Le kit cadre se trouve à 3599€. Seuls deux coloris sont proposés, cette version noir / blanc lustré, ainsi qu'un modèle noir / gris mat.

Mon exemplaire, équipé d'un groupe Campagnolo Super Record et de roues Vision T42 a été pesé à 7.3kg en taille Medium. Sachant que ces roues sont à plus de 1720g la paire, on peut aisément passer sous la barre des 7kg avec des roues milieu/haut de gamme plus légères.

 

HDS – Horizontal Dual System

Avec le Horizontal Dual System (HDS), Argon 18 tente de conjuguer deux éléments que tout semble opposer : rigidité et confort.

Argon 18 divise ainsi le cadre diagonalement en deux parties :

1. Les tubes de la partie inférieure du cadre, grâce à un stratifié de carbone plus important, assurent une rigidité maximale. Le résultat escompté est ainsi garanti : plus de rigidité dans le jeu de pédalier et un transfert de puissance incomparable, vif et précis.

2. La partie supérieure du cadre est quant à elle composée de tubes absorbant les vibrations grâce à des volumes plus faibles et des fibres de carbone plus souples pour un maximum de confort, quelle que soit la route.

Equipement

Seules 3 versions sont proposées au catalogue :

  • Dura Ace Di2
  • Dura Ace
  • Ultegra Di2

Pour tout autre montage, il faudra passer par le kit cadre et composer son vélo soi-même, ce qui est le cas de la versions testée ici avec sa transmission mécanique Campagnolo Super Record.

Un groupe bien connu à la fois léger et précis. Le poste de pilotage est un peu plus traditionnel avec une potence FSA Energy (113g) et un cintre FSA Energy compact (269g), tous deux en aluminium. La tige de selle est quant à elle en carbone.

Un équipement qui tranche avec des roues plus basiques. Comme indiqué plus haut, il s'agit de roues Vision T42 avec jante aluminium et profil carbone, 1720g la paire.

Elles sont surmontées de pneus Kenda Kountach Endurance en 25mm de section annoncés à environ 240g pièce. Ce n'est donc pas de ce côté qu'il faudra chercher du dynamisme.

Un ensemble roulant sans doute plus apte sur des terrains vallonnés qu'en haute montagne.

Sur la route

L'Argon 18 Gallium Pro est un véritable vélo de professionnel. Sa rigidité n'est jamais prise en défaut et son poids en fait un véritable vélo de grimpeur.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si c'était le choix de Fabio Aru et de ses coéquipiers au sein de l'équipe Astana.

Le vélo est dynamique et très rigide, aucun doute sur ses aptitudes à grimper, même s'il faudra avoir des watts pour en tirer toute la quintessence. Les roues équipant ce modèle test ne sont par contre pas les plus adaptées pour profiter pleinement de ce vélo. Si elles sont rigides et ne souffrent pas de gros défauts, elles sont en revanche relativement lourdes, surtout pour un vélo léger. Elles conviennent plutôt aux terrains vallonnés et leur inertie fait merveille une fois lancées.

Les pneus Kenda Kountach Endurance en 25mm de section sont aussi assez raides mais offrent un bon grip, que ce soit sur le sec ou le mouillé.

Ce Gallium Pro se comporte nettement mieux avec des roues de haut niveau, à moins de 1400g la paire. J'ai testé avec des roues Mavic R-Sys SLR à 1295g la paire. Forcément, plus de 400g de moins, ça se ressent. Déjà, le vélo devient plus confortable.

Mais c'est surtout le dynamisme, la réactivité, qui surgissent. Le Gallium Pro devient un cabri qui accélère à la moindre sollicitation. Dès que la pente s'élève, ce vélo est dans son élément et vous pouvez accélérer à tout moment, que ce soit en danseuse ou assis. Même sur un gros braquet, la boîte de pédalier ne se disperse pas et l'avant du vélo ne montre aucune faiblesse, même en tirant sur les bras. La fourche fait montre d'une excellente rigidité.

Le triangle arrière semble un peu plus souple, sans pour autant être mou. Mais tous les watts passés aux pédales semblent bien passer au pneu arrière. La légère souplesse de cette partie arrière évite d'avoir la roue qui sautille dès que l'on se dresse sur les pédales.

En descente, la conception du vélo en fait un redoutable attaquant. Précis et très stable, on peut se permettre de forcer un peu le rythme sans pour autant se sentir arriver dangereusement aux limites. Les roues basses Mavic R-Sys SLR, très stables à haute vitesse, demandent en revanche de s'employer un peu pour maintenir la vitesse, là où les Vision T42 reprennent un peu le dessus sans être instables. Mais il ne faudra pas que la descente présente de trop nombreuses relances en sorties d'épingles.

Bilan

Si de nombreux vélos orientés ascensions affichent un poids encore plus léger, l'Argon 18 Gallium Pro n'en demeure pas moins un vélo de grimpeur