Qui est Roues FMFC ?

Ferdinand aime ce qui est ancien. Vieilles voitures, vélos aciers, et bien sûr, roues. Jeune, il rêvait, comme beaucoup d'entre nous, sur les roues des Kelly, Moser, Duclos ou Vanderaerden, bien souvent des Mavic SSC, ce qui se faisait de mieux dans les années 80.

Il a roulé longtemps sur des GP4 (moi de même) et s'est ensuite fait faire des montages sur base de jantes GEL280 (300g la jante) ou GEL330 (330g la jante). En 2016, il a créé son entreprise, dédiée au montage de roues et aux conseils sur le choix du matériel pour les passionnés.

Sa cible, ce ne sont pas les coursiers à la recherche de roues rigides et légères, mais plutôt aux amoureux de belles roues. Il affectionne de monter des roues en alu.

Spécifications

Les jantes SSC n°4 CrD sont une évolution des légendaires Mavic SSC Paris Roubaix. Les Paris Roubaix, ce sont des jantes à 400g pour 21.5mm de large et 12mm de haut.. Mais ces dernières avaient un défaut, leur traitement couche dur de 80µm qui partait au fil des freinages.

D'où les SSC n°4 CrD avec un traitement Chrome dur (CrD) de 50µm censé rendre la jante "inusable" mais dont le freinage semblait moins performant.

Pour le montage de ces roues, Ferdinand a opté pour des moyeux modernes, des Hope Pro RS4 compatibles 11 vitesses. Il aurait préféré trouver du Chris King, mais la marque ne fait pas de moyeux en 36 trous. Néanmoins, Hope reste du très beau matériel avec une excellente qualité pour un tarif moins exclusif que Chris King.

Ces moyeux Hope Pro RS4 sont tout nouveau..c'est une évolution des Mono RS: deux cliquets au lieu de 4, flasque coté RL plus grande, bruit de la roue très doux.

Pour les rayons, il a choisi du Sapim laser (2/1.5/2 très légers, équivalent au DT Révolution) et des écrous polyax 12mm en alu. Les rayons sont tendus à 90kg coté roue-libre, même si Mavic indique que la jante peut supporter 110kg. Avec 36 rayons, cela devrait être suffisamment rigide.

D'autant plus que tous les rayons sont ligaturés. Une technique qui n'est quasiment plus utilisée de nos jours et qui demande beaucoup de travail, cette opération minutieuse devant être réalisée manuellement.

A l’origine, les ligatures étaient destinées à empêcher un rayon cassé de venir en contact avec la fourche ou le cadre. Puis on s’est rendu compte que ces liaisons, souvent réalisées avec un fil de cuivre, permettaient d’obtenir de meilleures roues. En effet, ces ligatures améliorent la rigidité en empêchant les rayons de bouger entre eux.

36 rayons croisés et ligaturés, que ce soit à l'avant ou à l'arrière, voilà qui devrait donner une roue assez rigide.

Pour rester dans le côté "vintage", des boyaux Vittoria Corsa CX ont été montés, en 23mm de section. Pas des boyaux d'époque (si vous en avez qui sèchent encore dans votre garage, contactez Ferdinand ;-) ), mais au moins, on reste dans l'esprit avec les fameux flancs crème !

Ce qui étonne le plus une fois les roues montées sur un vélo, c'est la finesse de la piste de freinage. Il faut être très précis pour le réglage de la hauteur des patins.

Au final, on arrive à une paire de roues à 1586g. Cela peut paraître lourd, mais n'oublions pas qu'il y a 36 rayons sur chaque roue et tous sont ligaturés. Avec un montage 28/24 en radial, on gagne facilement 100 à 125g.

Sur la route

Pour réaliser ce test, j'ai opté pour un cadre déjà confortable, le CMT RS2. Dans cette configuration, le vélo déjà très sobre, serait presque confondu avec un vélo des années 80/90.

Comme précisé plus haut, le réglage de la hauteur et de l'orientation des patins requiert plus de précision qu'avec des jantes modernes étant donné la faible hauteur de la piste de freinage. Cette piste fait pile la hauteur d'un patin, voire un tout petit peu moins. On a vite fait de freiner sur le boyau !

Une fois en selle, on apprécie la qualité de roulement des moyeux Hope. Ils n'ont clairement rien à envier aux moyeux modernes avec roulements céramique et la roue-libre a le bon goût de se montrer discrète quand on ne pédale pas.

Côté sensations, on se trouve face à des roues très confortables. Malgré des boyaux qui ne font "que" 23mm de large (encore que, dans les années 80, ça faisait déjà très large par rapport aux répandus 18/19mm !), les roues filtrent parfaitement les irrégularités de la route. Pas étonnant, le mariage jantes très basses et rayons très long permet une certaine déformation verticale.Une déformation qui reste tout de même limitée, ce qui fait que les roues ne' s'affaissent pas pour autant quand on se dresse sur les pédales.

En revanche, latéralement, ça ne bouge pas. Les ligatures participent pour beaucoup à cette rigidité latérale. En danseuse ou en sprint, les jantes ne viennent pas lécher les patins.

Le plus flagrant, c'est quand on a droit à un grand vent latéral. La finesse des jantes offre très peu de résistance à l'air et le vélo reste parfaitement stable. 12mm de haut, voilà qui ne se fait plus.

Au final, je m'attendais à trouver des roues plutôt molles, surtout si l'on compare aux roues carbone modernes qui offrent toutes XX% de rigidité en plus par rapport au modèle précédent et ce, depuis près de 10 ans. Finalement, sans être hyper rigides, on est loin d'avoir des roues chewing-gum et elles se marieront volontiers avec un cadre confortable en acier ou titane.

Bien sûr, les coursiers les trouveront sans doute un peu lourdes et peut-être limite côté rigidité, mais ce n'est pas le public visé. Ce type de montage avoisine les 700€, mais difficile à l'heure actuelle de trouver les jantes SSC n°4 CrD.