Présentation

Avant toute chose, je tiens à préciser que le modèle noir testé ici m'a été fourni par Boa, raison pour laquelle les disques sur la chaussure sont bleus et jaunes.

D'origine, les disques sont noirs (voir photo de gauche). A la sortie de la boîte, on a clairement affaire à un produit extrêmement bien fini et où chaque détail est parfait. Si le produit est de marque Suisse, sa production ne déroge pas à la délocalisation au Vietnam.

Dommage que le poids annoncé (240g, soit 480g la paire en taille 42) ne soit pas réaliste. Mon exemplaire, certes en taille 43.5, pèse 591g la paire (295.5g chacune). Difficile de croire qu'une simple pointure en plus fasse prendre 23% d'embonpoint à la chaussure.

Un poids qui commence à peser dans la balance au moment de lâcher 349€ dans une paire de chaussure. Si ce n'est pas une donnée fondamentale, pour certains, c'est important.

Pour la tige, cette Edge 3 Pro fait appel à un matériau Micro-Fibre PU en provenance du Japon qui marie du mat, du brillant et du texturé. Le Micro-Fibre PU est à la fois souple et respirant tout en offrant un excellent maintien. Un insert en mesh sur l'avant du pied permet d'avoir une meilleure ventilation. Pour parfaire cette ventilation, des parties mesh sont aussi présentes sur l'intérieur du pied.

On trouve même une feuille de carbone (Carbon Shield) au niveau de la "languette". Cette dernière servant de bouclier permettant de répartir la charge des câbles Boa pour plus de confort. Languette entre guillemets, car il n'y a plus de languette au sens propre du terme, pas de languette séparée. C'est en fait la partie extérieure de la tige, conçue d'une pièce, qui joue ce rôle. Lors du serrage, la partie située à l'intérieur du pied se place sur cette pseudo languette.

Le serrage est dévolu à deux disques Boa IP1 désormais bien connus et permettant un serrage mais aussi un déserrage de type millimétrique. La languette WRAP de la languette anatomique permet de s'adapter à toutes les formes de pieds.

Sur l'arrière du pied, au niveau du talon, un matériau antidérapant que l'on retrouve là aussi couramment sur les chaussures haut de gamme permet de limiter la remontée du pied lorsque le cycliste tire sur les pédales. En plus de ce matériau, Suplest y a rajouté des picots en silicone. Côté extérieur, c'est à l'arrière que l'on retrouve le seul élément réfléchissant destiné à la sécurité.

Les Suplest Edge 3 Pro sont fournies avec un sac de transport.

Semelle externe carbone

Sans surprise, on trouve sous la chaussure une semelle 100% carbone. Un modèle d'esthétisme puisqu'elle reprend les formes géométriques que l'on trouve sur la tige.

A l'arrière, des patins remplacables. A l'avant, un patin qui lui ne se remplace pas mais est nettement moins exposé lors de la marche.

Deux ouvertures permettent la ventilation de la chaussure, sur l'avant (pour que l'air rentre) et sur le milieu (pour évacuer l'air chaud).

Une semelle disponible en 3 trous. Pas de réglage longitudinal pour accroître le réglage permis par contre cale, en revanche, les trous peuvent être réglés latéralement pour éloigner plus ou moins la chaussure de la manivelle. Une grille permet de positionner parfaitement sa cale sur la longueur et la largeur de la chaussure.

Semelle interne haut de gamme

A l'intérieur, alors que nombre de marques proposent un système de semelle interne basique, Suplest a choisi la marque Suisse Solestar pour équiper ses chaussures.

Une semelle anatomique déjà testée ici.

Des semelles spécialement conçues pour le cyclisme pour plus de confort et de stabilité. Un point positif pour une chaussure à ce prix, même si cela reste une semelle dirons-nous "généraliste" puisqu'elle n'est pas conçue spécifiquement pour votre pied comme pourrait le faire un podologue.

Les semelles Solestar présentent un soutien de la voute plantaire très prononcé qui pourrait ne pas convenir à tout le monde.

Sur la route

Première chose que l'on remarque, c'est que la rigidité de la languette Carbon Shield oblige à déserrer totalement les disques Boa pour insérer ou retirer le pied. Sur de nombreuses chaussures, un simple débrayage du système de câble suffit, là, il faut vraiment détendre complètement les câbles. Manipulation fort heureusement facilitée par les disques IP1 qui se débrayent totalement en tirant dessus.

Ce qui pourrait être un "défaut" ou un point négatif se révèle être au final un bon point. En effet, nul besoin de trop serrer le système Boa pour que les chaussures tiennent bien au pied. On peut se permettre de mettre une tension minimale pour que le pied ne flotte pas, bien aidé par le matériau type velcro au talon renforcé par les points de silicone.

Après une première sortie, confirmation de ce que je disais plus haut, la semelle Solestar ne convient pas à tout le monde, cambrure au niveau de la voute plantaire trop prononcée pour moi, je suis revenu à mes semelles conçues par mon podologue.

En dehors de ces considérations, les Edge 3 tiennent leur promesse. Très confortables avec pourtant une semelle très rigide qui devrait plaire aux coureurs les plus puissants. Même en passant les 4h de selle, on reste parfaitement calé et à l'aise. Si on veut être tatillon, on remarquera simplement que la languette carbone ne laisse pas passer d'air. Si le reste du pied est plutôt bien ventilé, la partie au-dessus l'est moins.

Les Suplest Edge 3 offrent ce subtil mélange de rigidité et d'agressivité lors du pédalage tout en offrant un excellent confort. A 349€, on en n'attendait pas moins. Du très haut de gamme, cher, mais qui en donne pour son argent avec une finition de haut vol et des spécifications qui en font d'excellentes chaussures qui vous permettront en plus de rouler dans un style différent.