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Tout part du roller...

L'histoire de Jean-Stéphane est atypique puisqu'il est issu du roller, discipline où il a vite progressé pour devenir champion du monde Master sur Marathon en 2011.
Ne trouvant pas "chaussure à son pied", il décide de se lancer dans la fabrication de sa propre chaussure en 1993. Le premier modèle totalement moulé verra le jour en 1994. De fil en aiguille, ses proches lui demandent des paires de chaussures de roller course sur mesure, sa seconde paire devient vice-championne de France aux pieds d’un de ses amis.

Dès 1995, il crée sa société pour se lancer à plein temps dans la fabrication de chaussures sur mesure.

...puis vint le cyclisme

Une rencontre avec Marion Clignet, multiple championne du monde et médaillée olympique, lui permet de se diversifier dans la fabrication de chaussures sur mesure en cyclisme.

Premières chaussures

Voici la premier modèle de chaussure Sierra pour le cyclisme développé avec Marion Clignet. Certes, ça ne fait pas rêver, mais ce ne sont que les balbutiements de Jean-Stéphane dans une discipline qu'il connait peu et où les contraintes sont totalement différentes du roller.

Alors qu'une chaussure de patinage de vitesse doit pouvoir se déformer au niveau de la semelle, ce n'est pas du tout le cas d'une chaussure de vélo à qui l'on demande un maximum de rigidité, comme pour une chaussure de roller.

Un second modèle voit rapidement le jour, corrigeant les défauts du premier, notamment du côté de la rigidité de la semelle.
On est encore loin d'un modèle très esthétique, mais avant de travailler sur le design, il faut arriver à trouver les bons matériaux et process pour arriver à faire une bonne chaussure. Mais ce modèle reste encore un peu lourd avec quelques défauts. Jean-Stéphane décide donc de passer au tout carbone !

Une version minimaliste qui allie rigidité et légèreté tout en assurant, grâce au moulage, un excellent confort.
La mission semble réussie.
Il faudra encore quelques mois à Jean-Stéphane pour améliorer sa chaussure en réalisant de nombreux tests avec différents matériaux et différents systèmes de fermetures.

En quelques mois, Jean-Stéphane est passé du modèle en bas à gauche à celui en haut à droite.

Aujourd'hui, vous pouvez tout choisir. Adeptes des fermetures par velcro ? Pas de problèmes. Vous préférez une fermeture Boa type Specialized ? C'est possible aussi.

Naissance d'une chaussure Sierra

La première opération va consister à réaliser un moulage en plâtre des pieds du coureur.

Et oui, cela implique de venir sur Toulouse pour que le moulage soit parfaitement réalisé. Car Jean-Stéphane ne fait confiance à personne d'autre que lui pour les différentes opérations. Pas de sous-traitance pour être sûr que tout soit fait parfaitement selon ses propres méthodes.

Ce pied en plâtre servira à réaliser un gabarit en résine synthétique à partir duquel des maquettes seront réalisées.

Le coureur chaussera ces maquettes afin d'indiquer à Jean-Stéphane s'il a des douleurs ou des points de pression. Le gabarit en résine sera retravaillé en fonction (en rajoutant ou en enlevant de la matière) jusqu'à obtenir le chausson idéal.


Une fois tout ce travail réalisé, le coureur n'a plus qu'à choisir le design de sa chaussure (avec un grand choix de matériaux (cuir, carbone, microfibre) et de couleurs.
La personnalisation est quasiment sans limite, que ce soit pour des dessins sur la chaussure, la couleur de la semelle ou le type de fermeture.

C'est là que tout le savoir-faire de Jean-Stéphane va commencer avec la fabrication à proprement parler de la chaussure.

Un travail d'orfèvre qui prend des mois, ce qui explique les délais parfois longs ainsi que le tarif de plus de 500€, ce qui, par rapport au temps passé, n'est pas cher payé.
Et les professionnels ne s'y sont pas trompés, ils sont de plus en plus nombreux à faire appel à Jean-Stéphane pour la conception de leurs chaussures. Michaël D'Almeida ou François Pervis sur la piste (ce qui fait pas mal de médailles !!) ou Anthony Roux sur la route.

Anthony Roux

Comme indiqué en introduction, lors de ma visite chez Jean-Stéphane Sierra, Anthony Roux était présent pour recevoir sa toute nouvelle paire de chaussures qu'il portera sur cette saison 2014.

Une obligation pour Anthony qui souffre depuis longtemps des talons et n'a pour le moment trouvé aucune autre chaussure lui procurant le confort et le maintien nécessaire.

Il en a profité pour personnaliser sa paire de Sierra jusqu'à la couleur de la semelle, rose.



Pour se rendre compte du travail nécessaire sur les chaussures d'Anthony, il suffit de regarder le moule en résine au niveau du talon.

Le sur-mesure n'existant plus chez les grands fabricants, même pour les pros (au mieux, une adaptation pour élargir ou rétrécir la chaussure), Anthony n'a pas eu d'autre choix que de se tourner vers du véritable sur-mesure pour éviter par exemple ses blessures récurrentes aux pieds (2011 et 2012).

Cerise sur le gâteau, de l'avis d'Anthony, les Sierra sont les chaussures les plus rigides qu'il n'ait jamais porté.

1. Anthony, comment as-tu connu Sierra ?
J'ai connu Jean-Stéphane par son site en tapant chaussures sur mesure sur internet en 2010.
2. Pourquoi choisir des chaussures sur-mesure, quels sont tes soucis ?
J'aime optimisation et je pense sincèrement qu'avec ces chaussures on gagne en performance.
3. As-tu essayé d’autres chaussures avant Sierra pour tenter de régler ton problème ?
J'ai une excroissance au talon. J'arrive à déformer certaines chaussures (pas toutes) mais avec Sierra, le plus est le sur-mesure.
4. Que dirais-tu sur le confort et la rigidité de ces chaussures ?
Les chaussures sont extrêmement rigides. Je pense que c'est pour ça que les pistards les mettent et en plus ça marche, surtout avec François Pervis.
Pour la route, certains coureurs préfèrent une chaussure plus souple. Mais le sur-mesure rend la chaussure confortable. En plus du design, les matières et le serrage sont au choix du coureur !

François Pervis

Voici un autre adepte des chaussures Sierra. Celui dont on ne fait que parler depuis l'an dernier, pulvérisant les records du monde de 200m lancé et de kilomètre départ arrêté et qui vient tout juste d'être sacré champion du monde 2014 de Keirin et de kilomètre, ne jure plus que par Sierra pour ses pieds.

Et pourtant, François est très exigeant. Il veut que ses chaussures soient extrêmement rigides avec un système de serrage très solide qui peux permettre de serrer très fort, mais aussi qu’elles soient aérodynamiques et sans jeu entre le pied et la chaussure.

1. François, comment as-tu connu Sierra et pourquoi avoir choisi du sur-mesure ?
J'ai un jour vu un pro sur route rouler avec les chaussures de Jean-Stéphane. J'ai de suite vu que c'était du sur-mesure et j'ai donc pris contact avec Jean-Stéphane.
En plus d'être extrêmement rigides et légères, elles ont le gros avantage d'être moulées de mon orteil jusqu'au talon et épousent donc parfaitement mon pied. Cela apporte un rendement maximum.
2. Qu'est-ce qu'une bonne chaussure de piste ?
Une chaussure de piste doit être très rigide et dotée d'un système de serrage très solide afin de les serrer très fort (beaucoup plus fort que sur route).
Elles doivent aussi être aérodynamiques.

Gain marginal ?

Voilà un mot à la mode. Le gain marginal. Mais peut-être que ces chaussures font elles aussi partie des ces gains marginaux.
Certains sauteront au plafond en voyant un tarif de 550€. Mais ça ne fait que 300€ de plus qu'une paire de chaussures compétition réalisée en série.
Il est donc bon de se demander si on n'a pas plus de gain à retirer dans des chaussures sur-mesure (confort assuré même après 200kms et meilleure transmission d'énergie) plutôt que de rajouter 400/500€ dans une paire de roues pour gagner 100g !

Je n'ai pu tester les chaussures Sierra, Jean-Stéphane étant totalement débordé par les demandes. Et, on peut le comprendre, il ne peut pas se permettre d'offrir une paire de chaussures quand on voit le temps passé à les produire.
Mais de l'avis de toutes les personnes qui roulent avec ses chaussures, le doute n'est pas permis, les gains en performances et confort sont là !

Retrouvez Sierra Shoes sur Facebook et sur son site internet.
A retrouver aussi sur podcast Radiovelo du 3 mars où Jean-Stéphane était présent en seconde partie d'émission.