Ce que je retiens du Paris Roubaix 2014 côté matériel
Par Le matos des pros - Commentaires : 4 .
le lundi 14 avril 2014 09:12 -Le Paris-Roubaix est une course unique et atypique que redoutent bien des coureurs. Une course où le choix du matériel est d'une importance capitale. Section des boyaux, pression, etc...
Les crevaisons y sont plus nombreuses que sur n'importe quelle autre course et le matériel est mis à rude épreuve sur les 28 secteurs pavés qui représentent 51kms de "route" pas très recommandables pour y poser les roues d'un vélo. A tel point que les mécanos doivent rivaliser d'ingéniosité pour que les vélos résistent à ces 6h de torture où la poussière s'infiltre partout (quand ce n'est pas la boue lorsque l'édition est sous la pluie).
Grosses sections
Désormais, les sections de 27mm sont un minimum pour les coureurs sur l'Enfer du Nord. Mais la majorité des coureurs adoptent 28mm à l'avant et 30mm à l'arrière, ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes aux mécanos pour faire rentrer cela sur des vélos traditionnels, notamment du côté de l'étrier.
Mais même si ça passe juste, ça passe et les équipes ne sont plus obligées d'en passer par des vélos de cyclo-cross pour que les boyaux de 30mm passent !
Le savoir-faire à la française
Bien que les mécanos tentent de camoufler les marquages présents sur les flancs des pneus (d'ailleurs, rien de plus attirant pour un journaliste spécialiste de matériel photo qu'un marquage camouflé au marqueur !), il n'est pas très difficile de deviner qui se cache derrière toutes ses enveloppes.
Plus de 60% du peloton roulait sur des boyaux français dont la réputation dans le domaine des boyaux pour conditions extrêmes n'est plus à faire. FMB (François Marie Boyaux).
Une marque qui fabrique ses boyaux à la main, en France, en coton ou en soie.
D'ailleurs, Specialized s'est associé à FMB pour proposer des boyaux spécifiques réalisés par FMB mais avec la chape Specialized.
Au sein de l'équipe AG2R, les boyaux FMB sont revêtus de la chape du Schwalbe One !
80€ minimum le boyau !
Pression : point trop n'en faut
Qui dit grosses sections, dit pression en baisse.
Entre 4 et 5 bars, voilà ce qui était de mise chez la plupart des coureurs. 4.5 à l'avant, 4.8 à l'arrière, mais rarement plus.
De quoi largement amortir les secousses sur les pavés. Ce qui rend d'ailleurs les vélos étonnamment silencieux sur ce revêtement de l'avis de tous les spectateurs sur place. Pas très étonnant. 30mm de section et 4.5 bars, largement de quoi amortir les secousses, sans pour autant rendre le Paris-Roubaix confortable.
Bricolages
A course spéciale, matériel spécifique. Et quand les fabricants ne proposent pas de matériel adapté, les mécaniciens des équipes composent avec ce qu'ils ont sous la main et rivalisent d'ingéniosité.
En témoignent ces morceaux de ruban de cintre apposés sur les leviers Campagnolo RS pour assurer un meilleur grip au coureur.
Car entre la poussière et la transpiration, certains coureurs préfèrent s'assurer qu'ils pourront freiner le moment venu.
Ou ce système permettant de rapidement déserrer les étriers de freins.
Du côté des Europcar, faute de disponibilité de boutons permettant de changer les vitesses mains en haut du cintre comme chez Shimano, les mécanos ont bidouillés les sélecteurs de CLM EPS pour les fixer en haut du cintre.
On a aussi pu voir sur quelques vélos des freins cyclo-cross sur le haut du cintre, double couche de ruban de cintre ou papier verre fixé sur les porte-bidons pour éviter que le bidon ne s'échappe, mais ça en devient presque anecdotique.
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