Vent de colère contre Bikerumor et ses plagiats
Par Actualité - Commentaires : 12 .
le mercredi 24 septembre 2014 19:00 -Depuis plusieurs jours, un vent de colère souffle du côté américain sur les médias sociaux contre la politique du site Bikerumor. Un site très connu mais qui a la fâcheuse habitude de copier les articles et les photos de ses concurrents que sont Bikeradar, Velonews et bien d'autres.
Le fondateur du site, Tyler Benedict, a modifié sa politique éditoriale et annoncé qu'il reverserai 1000$ à un organisme de bienfaisance au choix de la partie lésée pour toute nouvelle affaire de copie illégale.
Une réponse qui ne satisfait pas les sites copiés !
On ne peut être 100% irréprochable. Ce fut mon cas la semaine dernière lorsque j'ai copié un visuel sur Twitter qui s'est révélé être une création de l'enseigne Culture Vélo alors que je pensais qu'il s'agissait d'une création Trek. J'ai fait amende honorable et modifié immédiatement mon visuel.
Pour Bikerumor, le problème est que ce souci de plagiat est plus que récurrent et nombreux sont les journalistes à s'en plaindre depuis des années.
Tout a commencé jeudi dernier, lorsque Patrick Brady, du site Red Kite Prayer a indiqué à Tyler Benedict (Bikerumor) qu'une photo utilisée dans un article est en fait une photo réalisée par lui-même en 2011 pour le magazine Peloton.
C'est pas moi, c'est la faute des contributeurs !
Voilà l'excuse de Tyler Benedict. En effet, Bikerumor fonctionne avec de nombreux freelance qui n'ont qu'une lointaine idée du respect des droits d'auteurs.
Sur l'article publié par le site Bicycle Retailer, on voit clairement avec le commentaire de James Huang (journaliste pour Cyclyngnews et Bikeradar) que Bikerumor copie depuis longtemps puisqu'il retranscrit des réponses de Tyler Benedict suite à des plaintes pour plagiat depuis 2009.
Caley Fretz (Velonews) s'est lui arrêté de compter au bout de 5 plagiats et se demande si le don de 1000$ est rétroactif, car dans ce cas, plus de 5000ù devraient bénéficier à quelques associations de son choix.
C'est donc une pratique historique pour Bikerumor. J'ai d'ailleurs à deux reprises dû envoyer un mail à Bikerumor pour qu'ils retirent des photos que j'avais. Plutôt que de rajouter mon nom et un lien vers mon site, il a préféré retirer le contenu.
Le plagiat n'est pas une simple erreur mais du vol.
Don de 1000$ à une association humanitaire dans le cyclisme
Bien qu'au premier abord, la solution de Tyler Benedict de verser 1000$ lors des prochains plagiats soit "généreuse", cela ne dédommage en aucun cas l'auteur originel de l'article/photo qui a été victime du plagiat.
Est-ce qu'en cas d'accident de la doute, l'auteur de l'accident fait un don à une association et on en reste là ? Non.
Et puis 1000€, pour la plupart des cas de plagiat, Mr Benedict s'en sort très bien à ce compte.
Même si Bikerumor a modifié sa politique éditoriale en y indiquant que le plagiat n'était pas autorisé et que les différents contributeurs du site devaient demander l'autorisation avant utilisation d'une image, la copie semble ancrée dans les gênes du site et pas sûr que les choses changent.
En France aussi
Mais cela n'arrive pas qu'aux Etats-Unis. J'ai moi-même été victime d'un magazine qui m'avait simplement pillé 6 photos sur le site en 2012 pour en faire une double page.
Sa réponse lorsque j'ai demandé des explications, "je croyais que vous faisiez cela pour le plaisir". Oui, mais pas que. J'avais fait 600kms pour aller faire cette photo et la moindre des choses est de demander l'autorisation.
Cela m'a bien sûr obligé à payer un avocat pour faire valoir mes droits.
A côté de cela, de nombreux blogs amateurs font de même et pillent contenu (texte et photos) sans autorisation et sans citer la source.
La faute aux médias sociaux où la notion de droits ne semble plus exister ?
J'ai récemment vu une publication sur la page World Bike qui reflète bien la mentalité actuelle :
Pour une fois, cette page mentionne le copyright lié à cette photo et le commentaire d'un certain Squale Hcycling est plutôt édifiant !
Par principe je ne mets pas j'aime ... le gars s'il met un copyright sur FB .... ca craind .... fb est un lieu de partage ... s'il faut demander l'autorisation ... pas pour moi et pourtant belle photo
Facebook et les autres réseaux sociaux sont en effet des lieux de partage, mais cela ne veut pas dire que la notion de droit d'auteur disparaît. C'est une notion trop largement répandue. Et rien ne dit que ledit Vidic Igor ait partagé son cliché sur Facebook ou tout autre média social.
J'ai souvent dû me battre contre des gestionnaires de pages Facebook qui utilisaient mes photos sans mettre de lien vers le site ni mon nom.
Pour ces personnes, à partir du moment où une image est partagée sur Facebook, ils sont libres de l'utiliser. Ce sont ces mêmes personnes qui pensent que les images trouvées sur Google Images sont toutes libres de droits, ce qui est très loin d'être le cas.
Dans 90% des cas, l'échange se passe bien avec certains sites qui utilisent mes photos. Ce fut le cas avec Probikeswap et Feed The Habit qui avaient utilisé mes photos du Trek Emonda SLR sur le Dauphiné en omettant de me citer ou en citant une autre source par erreur.
L'erreur est humaine et un simple mail a permis de régler tout cela.
Demander l'autorisation prend du temps
Oui, demander les autorisations nécessaires auprès de grands sites demande du temps. Je le fais à chaque fois. Que ce soit Bikeradar, Velonews ou autre, je demande toujours l'autorisation d'utiliser des photos et je cite la source. Raison pour laquelle j'ai parfois un tout petit peu de retard sur certaines news !
Mais une fois que l'on a les bons contacts, cela va assez vite et tout se passe bien. Mon dernier cas fut l'article de Caley Fretz de Velonews que j'ai retranscris. Un simple message via Twitter et j'avais son accord 10mn plus tard.
Bref
Tout ça pour dire que c'est une bonne chose ce qui arrive à Bikerumor et que les médias sociaux se soient élevés contre cette pratique.
Reste au site à regagner la confiance de tous les journalistes concurrents qui ont été plagiés par le passé. A noter enfin qu'au pays où l'on dégaine un procès pour la moindre incartade, rares sont ceux qui ont fait travailler leurs services juridiques contre Bikerumor. La mauvaise réputation engendrée sur les médias sociaux semble plus efficace !
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