Test des chaussures Ekoï C12 Light Matryx, du très haut de gamme
Par Test matériel - Commentaires : 15 .
le mardi 13 mai 2025 07:46 -Jusqu'à présent, vous avez vu très peu de tests de produits Ekoï sur Matos Vélo. Je n'étais pas en phase avec la politique de la marque concernant les rabais et avais très peu de contacts avec les responsables marketing.... jusqu'à cette mi-mars où une agence de relation presse tenait à ce que j'assiste à la présentation du concept PW8.
En plus des chaussures / pédales PW8 dont je vous reparle un peu plus tard, je suis reparti avec une paire de chaussures Ekoï C12 Light Matryx. Après essai, ce modèle a vraiment tout d'une chaussure de très grande marque.
"Conçue pour les pros et destinée aux compétiteurs les plus exigeants", c'est le slogan d'Ekoï et après plusieurs centaines de kilomètres, je peux en effet dire que ces C12 Light Matryx sont une belle réussite.
Présentation
Pourquoi ai-je choisi les Ekoï C12 Light Matryx ? Tout d'abord, car elles sont quasi 100% française et à l'heure où beaucoup réclament des produits au moins européens, je tenais à saluer l'effort de la marque. En effet, ces chaussures sont fabriquées avec du tissu Matryx en provenance de l'entreprise ardéchoise Chamatex, et l'assemblage complet est réalisé dans la Drôme, à Claveyson, à quelques pas de Romans-Sur-Isère, cité de la chaussure.
Seuls les disques BOA Li2, les semelles internes Ortholite et la semelle externe en carbone forgé (fabriquée en Asie) ne sont pas issus de France. Voilà qui explique en grande partie de prix public de base de 399.99 €. Mais à l'heure où j'écris cet article, ces Ekoï C12 Light Matryx sont vendues à 279.99 €
Un seul coloris pour ces C12 Light Matryx, du blanc. Avec un assez large marquage Ekoï sur le côté. Certains détesteront, d'autres passeront outre. Mais le design de la chaussure est plutôt réussi, avec une silhouette élancée. Elles sont disponibles du 39 au 47, avec demi-pointures du 41.5 au 44.5.
La fiche technique de ces chaussures n'a pas grand chose à envier aux modèles les plus enviés dans le peloton. Mais commençons pas sa tige, réalisée en textile Matryx. Une fibre utilisée déjà par Mavic ou Suplest.
Composée de fils synthétiques haute ténacité (Polyamide ou Polyester) enduits de Polyuréthane et de fils techniques (Fibre aramide, carbone, Mono filament…) répartis dans une seule pièce par zone, MATRYX offre une cartographie adaptée aux besoins et exigences de chaque sport.
Cette technologie brevetée permet de réduire d’environ 50% le nombre de composant et d’éviter au maximum les assemblages de pièce et de patronage. Extrême légèreté, respirabilité, maintien optimal, résistance à l’abrasion et grand confort, MATRYX offre une performance sans compromis.
Un textile qui se veut ultra-respirant en raison de sa fabrication. Contrairement aux textiles entièrement enduits, ici, chaque fil est enduit individuellement. Lors des efforts intenses ou au quotidien, vos pieds respirent et restent secs : la transpiration s’évacue.
Un textile qui se veut aussi durable. La conception en France et la composition de certains textiles en fils de polyester recyclés s'ajoutent à l'implication de l'entreprise Chamatex dans le développement de produits durables. La construction textile ouverte garantit un flux d'air permanent et une chaussure hautement ventilée ultra efficace lors d'efforts intenses.
Cette tige est conçue avec 12 fils en kevlar que l'on voit en noir sur les côtés pour répondre à la priorité absolue des professionnels : un maintien irréprochable. Grâce à l'inextensibilité du kevlar intégré dans les douze fils stratégiquement placés sur les zones latérales (zones de tirage), le pied devrait rester parfaitement stable et maintenu.
Associé à cette tige, le système de serrage repose sur deux disques Boa Li2. Des disques spécifiques, en plastique mais avec uns structure très prononcée permettant une très bonne accroche des doigts. Pour rappel, les disques et lacets sont couverts pour toute la durée de vie du produit.
La structure textile monobloc réduit le nombre de pièces et de coutures, ce qui a pour effet un gain significatif de poids. La marque parle de 20 grammes de moins par rapport à la C12 classique. J'ai pesé mes exemplaires à 248 grammes pièces en taille 42.
Une mousse de col au niveau du talon est composée de memory foam Ortholite pour assurer un maintien talon optimal. La tige enveloppe parfaitement le pied autour de la languette qui est elle même accrochée dans la semelle via une bande élastique.
Un traitement déperlant est appliqué sur la tige et Ekoï préconise de renouveler l'opération à intervalles réguliers (tous les mois en moyenne) afin d'optimiser l'aspect et la durée de vie des chaussures.
La semelle interne provient de chez Ortholite. Une semelle bi-densité pour apporter du support à l’arche et au talon avec un support métatarsien pour favoriser le retour veineux au pédalage et éviter gênes à l’avant du pied en écartant légèrement les orteils.
Du côté de la semelle externe, Ekoï a développé une nouvelle semelle 100 % carbone tressé offrant une rigidité extrême et une légèreté inégalée (concept Full Real Carbon Ekoï) avec une cambrure intérieure spécifique.
Deux entrées d'air se trouvent sur l'avant du pied et une sortie sous la voûte plantaire. Une semelle protégée par des tampons Michelin à l'avant et à l'arrière antidérapants et durables.
On notera la présence de très nombreuses graduations au niveau de l'emplacement des cales pour faciliter le réglage de ces dernières.
La finition est exemplaire et digne des meilleures productions. Pas une trace de colle qui dépasse, pas un ajustement aléatoire, non rien à redire. Est-ce que ça vaut les 399.99 € ? A chacun de le dire. Mais à ce prix, vous avez un produit quasi 100% français, hormis la semelle externe et les disques BOA Li2.
Mais forcément, avec un tarif réduit à 279.99 € (mais jusqu'à quand ?), Les Ekoï C12 Light Matryx sont très intéressantes. Mais qu'est-ce que ça vaut une fois sur la route ?
Sur la route
En enfilant les chaussures, je constate un chaussant plutôt large sur l'avant du pied. En optant pour du 42, l'avant de mon pied est à l'aise, là où chez certaines marques, l'étroitesse du chaussant m'oblige à opter parfois pour du 43.
Le serrage avec les disques BOA Li2 permet d'avoir rapidement un bon maintien sans avoir à trop serrer. J'ai le pied comme dans un chausson. La fibre Matryx utilisée ici pour la tige se montre assez souple, de sorte qu'elle épouse facilement le pied. Cela en fait des chaussures très confortables à porter instantanément. Un confort qui ne se dément pas au fil des kilomètres. Même après plus de 4 heures à pédaler, j'ai toujours eu le sentiment d'avoir des chaussons aux pieds.
Attention, la fibre Matryx est très fine et ultra-ventilée. Un bonheur au printemps et en été, mais dès qu'il fait froid, les couvre-chaussures seront de mise nettement plus tôt qu'avec des chaussures avec tige traditionnelle. Idem en cas de pluie. Malgré le traitement déperlant, l'eau s'immisce plus rapidement. Par contre, une fois l'averse passée, le pied sèche très rapidement.
Mais qu'est-ce que ça donne du côté de la rigidité et des performances ? La semelle externe fait preuve d'une très grande rigidité et peu de monde devraient trouver à y redire. Pas une once de souplesse excessive ne sera à trouver de ce côté. Du côté de la tige aussi, c'est une belle réussite, avec un tissu souple mais qui tient bien le pied, notamment grâce au fils en kevlar sur les côtés du pied. Pour l'avant du pied, il conviendra de serrer un peu plus le BOA avant pour avoir l'avant du pied parfaitement maintenu, pour les sprints ou les parties "punchy".
Du côté du talon, la mousse composée de memory foam Ortholite assure un excellent maintien du talon tout en se montrant très doux au niveau du tendon d'Achille. Le pied ne décolle pas même quand on tire fortement sur les pédales.
Côté entretien, à noter que bien que les chaussures soient blanches, elles sont faciles d'entretien. Un coup d'éponge suffit à les nettoyer impeccablement. Au pire, un peu de savon noir ou vinaigre blanc. Une bonne nouvelle pour ces chaussures disponibles uniquement en blanc. Mais il faut dire que le blanc est tellement élégant....
Bilan
Ces C12 Light Matryx me font changer d'avis sur les produits - tout au moins une partie - de la marque Ekoï (mais pas sur la politique tarifaire "yoyo" qui fait qu'on ne sait jamais quel est le bon tarif). C'est une vraie réussite esthétique, technique et en termes de sensations.
Alors oui, certains trouveront les 399.99 € de prix de base trop élevés pour une marque comme Ekoï. Mais à ce prix, vous avez une chaussure majoritairement française, de sa conception à sa fabrication et cela se répercute forcément sur le tarif. Ajoutez-y les disques BOA Li2 (dont le surcoût est proche de 30 € pour la paire de chaussures) et le prix s'en trouve encore plus justifié.
Mais on peut clairement oublier le côté bas de gamme des débuts d'Ekoï. La marque française semble vouloir réhausser le niveau de ses produits et ses chaussures C12 Light Matryx montrent tout le sérieux dont elle est capable avec un produit de très haut niveau.
Photos : Sonam.cc et Matos Vélo
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