Je vais donc vous indiquer comment s'articulent les journées quand je vais sur une course telle que le Critérium du Dauphiné pour aller vous dégoter les nouveautés matériel dont vous êtes si friands. Un travail qui demande de la préparation et de la méthode.

Cela m'aura permis cette année de notamment trouver :

Premiers préparatifs avant la course

Matos-Velo-boulot-Criterium-Dauphine-045.jpgLa première mission consite à trouver des pass d'accès à la zone Invités. Elément non obligatoire pour accéder aux bus sur des courses comme le Critérium du Dauphiné, mais obligatoires sur le Tour de France par exemple.

L'idéal serait une accréditation, mais seuls les journalistes salariés dans un journal de presse y ont droit. Je fais donc appel à quelques marques ou coureurs pros quelques semaines avant pour voir s'ils peuvent faire quelque-chose.

Ensuite, obtenir le livret de route afin de connaître les horaires et lieux précis des étapes, mais aussi les hôtels où logent tous les coureurs. Ensuite, je classe les hôtels dans l'ordre où je dois aller les voir.

Je sélectionne ensuite les hôtels que j'irai voir en fonction de plusieurs critères :

  • éloignement depuis mon hôtel ou de l'arrivée de la course
  • équipes où je suis susceptible de trouver des nouveautés en fonction des rumeurs / de la liste d'homologation UCI
  • proximité de plusieurs équipes dans un faible rayon

Par exemple, lors du second soir sur le Dauphiné, après le chrono par équipe, j'ai parcouru plus de 100 kilomètres pour voir 4 hôtels où logeaient les équipes. Car sur ce type d'épreuve, il n'est pas rare que des équipes soient logées à plus de 60km l'une de l'autre.

Il faut donc de la méthode et rentrer toutes les adresses la veille au soir dans le GPS pour ne pas perdre de temps après chaque hôtel pour rejoindre le suivant.

Journée contre la montre

Beaucoup de marche

Matos-Velo-boulot-Criterium-Dauphine-003.jpgLes premières équipes arrivent facilement 4h avant le départ du chrono.

Sur le chrono du Dauphiné, je suis dons arrivé à 9h pour en repartir après le départ de la dernière équipe, à 14h.

Que ce soit pour un chrono individuel ou en ligne, c'est sans doute la journée où je marche le plus. Dans le cas présent, "seulement" 5h de présence, mais l'an dernier, sur le chrono individuel du Tour de France, je suis resté de 8h à 16h. Entre 5h et 8h donc en plein soleil (ou sous la pluie, c'est selon) à marcher d'équipes en équipes.

Je me concentre sur la zone de départ, à proximité des bus. C'est là que les mécaniciens préparent les vélos toute la journée, et donc, le meilleur endroit pour moi.

Mais les bus sont stationnés sur plusieurs rues parfois. Il faut donc marcher toute la journée de bus en bus si on ne veut pas louper une éventuelle nouveauté.

De la marche, de la discussion avec les mécanos pour obtenir des infos. Sans doute la journée la plus "simple" puisque les vélos restent un long moment en place à côté des camions ateliers des équipes. Et la seule occasion de voir des vélos chrono.

Après le chrono, direction les hôtels

Matos-Velo-boulot-Criterium-Dauphine-011.jpgDirection les multiples hôtels sélectionnés pour tenter d'aller voir des nouveautés. Bien sûr, les vélos de chrono sont les plus visibles, mais si je sais qu'il y a une nouveauté spécifique, je n'hésite pas à demander aux mécanos à voir tel vélo pour faire des clichés.

La plupart du temps, en me présentant, ça suffit. Matos Vélo a atteint une petite notoriété parmi les mécanos, ce qui facilite les choses. Ainsi, je peux disposer du vélo pendant plusieurs minutes en le plaçant sous la bonne lumière, contre un camion, afin de faire un maximum de photos détaillées.

Le moment idéal pour pouvoir faire des photos des mécaniciens en plein travail.

Pour la suite, voir en fin de l'article, puisque mon programme est silimaire à une étape en ligne, avec la rédaction des articles et le déchargement des photos réalisées sur la journée.

Etape en ligne

Réveil à 7h

Suivant l'heure de départ et l'éloignement entre mon hôtel et le lieu de départ, 7h est une heure de lever minimum qui me laisse le temps de bien déjeuner.

Un repas promordial, car il n'est pas rare que je doive sauter le repas du midi. Que ce soit sur une épreuve chrono ou en ligne.

Une fois la valise refermée et la voiture chargée, direction le départ.

Présence au départ : 8h15

Matos-Velo-boulot-Criterium-Dauphine-015.jpgJ'arrive entre 2 heures et 3 heures avant le départ. A Anneyron, départ de la 4ième étpae, je suis arrivé à 8h15 pour un départ de la course à 11h30. C'est tôt, mais cela me permet de trouver une place pour me garer facilement pour ensuite aller reconnaître les lieux. Ce jour-ci, mon hôtel n'est qu'à 40km du départ. Parfois, c'est 80km !

Direction l'Espace Invités (ou village départ sur le Tour de France) pour aller prendre un café. Avec des journées intenses et à rallonge, ce n'est pas un luxe.

En revanche, même si des petits fours, chocolatines (ou pains au chocolat suivant votre région) et croissants sont à disposition, je ne suis pas de ceux qui en abusent. A tout casser, un croissant, mais je déjeune toujours avant mon départ de l'hôtel, donc, je n'ai pas spécialement faim.

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A l'intérieur de l'Espace Invités, je suis le premier... il y a encore le plein de croissants et chocolatines. Un accueil toujours sympa et un moment détente avant le rush pour lire le journal, prendre un café, ...

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En attendant les bus des équipes, on patiente. Le public n'est pas encore là sur la ligne de départ. A gauche, le camion-podium où les coureurs viennent signer leur feuille de présence. Juste devant, l'espace réservé aux photographes accrédités. Ensuite, l'espace pour le public.

Arrivée des premières équipes : 10h

Matos-Velo-boulot-Criterium-Dauphine-016.jpgLes bus des équipes arrivent ensuite, vers 10h. Le temps pour moi d'aller tenter de dénicher des nouveautés même si, sincèrement, ce n'est pas l'idéal. On ressent un peu de tension, les mécaniciens sont nettement moins détendus que le soir aux hôtels.

Mais on peut y dénicher quelques nouveaux vélos ou du nouveau matériel, il faut donc y être.

J'en profite aussi pour faire quelques photos plus généralistes qui serviront à créer un bannière pour la page Facebook ou à agrémenter certains articles. Mais la priorité reste de dénicher des nouveautés ou du matériel atypique.

L'occasion aussi de croiser certains coureurs, discuter avec ceux que l'on connaît, tenter d'avoir des interviews auprès d'autres. Même si l'ambiance est plus zen que sur le Tour de France, les coureurs sont tout de même assez peu disponibles et j'essaye de ne les déranger que si besoin, les laissant plutôt avec les spectateurs.

Ne pensez pas non plus qu'ils vont tous en même temps au sein d'une équipe signer la feuille d'émargement sur le podium. C'est un peu chacun qui fait comme il veut. Certains y vont très tôt, d'autres à la dernière minute.

Dans les rues, on croise donc régulièrement des coureurs dans un sens et l'autre. Il faut toujours être sur ses gardes pour ne pas en faire tomber un.

Les coureurs partent : 11h20

Matos-Velo-boulot-Criterium-Dauphine-022.jpgMatos-Velo-boulot-Criterium-Dauphine-023.jpgVient ensuite l'heure du départ où je m'approche pour faire quelques portraits, même si ce n'est pas le domaine où je suis le plus doué en photo.

Mais à être là, j'en profite, même en étant un peu loin des coureurs. Téléobjectif obligatoire !

Une fois les coureurs partis, c'est à mon tour de décoller afin de rejoindre l'arrivée.

Direction l'arrivée, 3h de route

Matos-Velo-boulot-Criterium-Dauphine-024.jpgLa 4ième étape de ce Dauphiné avait lieu entre Anneyron - Porte de Drômeardèche et Sisteron.

228 kilomètres pour les coureurs, 221 kilomètres pour moi, en passant par Grenoble et le col de la Croix Haute. 3h30 de route alors qu'il est déjà 11h30 et que les coureurs sont prévus à 17h.

En comptant 30mn pour manger, il ne reste pas énormément de temps puisque certaines routes avant l'arrivée ferment à 15h.

En revanche, jolis paysages montagnards en cours de route. C'est plus long, mais plus joli qu'un trajet par autoroute.

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Arrivée à Sisteron : 15h

A 15h, j'arrive à Sisteron. Déjà 380km dans la journée. J'ai le temps de me mettre en place et de visualiser où sont garés les bus des coureurs juste après l'arrivée.

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Direction l'espace invités à l'arrivée pour se mettre en place et faire quelques photos de l'arrivée. L'attente est longue, mais je ne me plains pas, ayant un accès privilégié, j'ai droit à une chaise, de quoi boire, des gourmandises, des parasols.

C'est nettement plus confortable que d'être massé derrière les barrières. A Sisteron, j'en profite pour discuter avec un fidèle visiteur qui est venu m'aborder :-) C'est toujours plaisant de vous rencontrer et de discuter avec vous.

Arrivée des coureurs : 17h

Matos-Velo-boulot-Criterium-Dauphine-027.jpgL'hélicoptère, voilà le signal que les coureurs approchent.

Mais on a tout de même l'écran géant situé à l'arrivée pour suivre la course. On sait ainsi si on va avoir droit à une arrivée en solitaire ou un sprint.

Pour ce jour-là, malgré plusieurs tentatives, ce fut une arrivée au sprint avec une victoire de Nacer Bouhanni.

Une arrivée sous quelques gouttes d'eau avec un orage très menaçant. Mais finalement, pas de quoi être trop mouillé.

 

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Direction les bus équipes : 17h15

Matos-Velo-boulot-Criterium-Dauphine-047.jpgDe suite après l'arrivée, direction les bus des équipes où la plupart des coureurs roulottent sur home-trainer.

Le genre de "spectacle" que l'on ne voyait jamais il y a quelques années. Les coureurs rentraient de suite dans le bus, direction leur hôtel. Jusqu'à ce que les coureurs du Team Sky commencent à utiliser cette méthode en fin d'étape.

Depuis, la décontraction musculaire sur home-trainer s'est généralisée. En revanche, n'espérez pas discuter avec les coureurs à ce moment-là !

Mais les chasseurs de bidons ont par contre toutes leurs chances juste après l'arrivée, les coureurs se débarassant allègrement de leurs bidons vides.

A nouveau les hôtels des équipes : 17h45

Matos-Velo-boulot-Criterium-Dauphine-001.jpgMatos-Velo-boulot-Criterium-Dauphine-029.jpgUne fois de plus, direction les hôtels des équipes pour aller voire travailler les mécaniciens et voir d'éventuelles nouveautés.

Il faut aller vite, car dans certaines équipes, le travail va très vite et en moins de deux heures, tout est terminé, il n'y a plus rien à voir.

Il faut travailler sans déranger les mécaniciens. Certains interdisent que l'on prenne des photos des nouveautés, mais en insistant un peu (voire en passant outre...) on arrive à obtenir des clichés.

Retour à l'hôtel pour écrire les articles

Il est en général 19h voire 20h quand je rentre à l'hôtel après avoir mangé en 4ième vitesse (bien souvent de la restauration rapide pour ne pas perdre de temps).

Vient le temps de décharger les photos, puis écrire les articles pour que vous ayez la primeur des infos. Cela prend du temps. En général, je me couche à minuit au plus tôt. C'est ensuite reparti pour une autre journée.... ou un retour à la maison.

Bilan du Dauphiné

Suite à ce Dauphiné, j'aurai réalisé 1600 clichés (mais il en restera beaucoup moins après le tri), mais surtout, 1650 km de route sur 4 jours. Une moyenne de 400 km par jour.

Une fois de plus, merci à tous les généreux donateurs, car c'est en grande partie grâce à eux que j'ai pu me déplacer sur ce Dauphiné et réaliser les nombreuses photos et nombreux articles. Vous pouvez toujours donner ici.