Contre la Montre

Mecanos-Dauphine-2015-009.jpgPlusieurs heures avant le départ du chrono, les mécaniciens prennent place avec le camion et le bus.

Mise en place d'un espace réservé aux coureurs pour leur échauffement, délimité par une rubalise.

Suivant les équipes, les mécaniciens sont entre 2 et 4. Pour les équipes munies de 3 ou 4 mécanos, les vélos ont commencé à être préparés la veille au soir. Mais pour d'autres, moins bien loties, à l'image de Movistar qui ne comptait que deux mécaniciens, le travail n'a pu être terminé au soir et continue d'arrache pied le matin même.

Fort heureusement, les vélos de chrono ne demandent pas beaucoup de travail étant donné qu'ils sont assez peu utilisés.

Mecanos-Dauphine-2015-008.jpgVient ensuite le moment où les coureurs vont reconnaître le parcours. A leur retour, en fonction du profil, mais aussi du temps et du vent, les coureurs vont demander à ce que des modifications de braquets soient réalisées.

Sur ce Dauphiné, de nombreux coureurs ont demandé à passer à un grand plateau de 56 dents.

Pas évident quand il n'y a que deux mécanos et que 7 ou 8 coureurs demandent une modification de ce type.

Surtout si l'équipe est mal placée et part assez tôt dans la journée. Il n'y a pas de temps à perdre.

Composer avec les commissaires UCI

Mecanos-Dauphine-2015-025.jpgMecanos-Dauphine-2015-UCI-001.jpgVoilà le genre de contrôle que les mécaniciens redoutent, celui des commissaires UCI afin de vérifier si la position correspond au règlement. Un passage obligé lors de chaque contre la montre, tous les vélos doivent être contrôlés.

Un moment redouté, car le règlement semble appliqué plus ou moins différemment suivant le contrôleur qui opère. Et c'est une plainte que j'ai entendu à plusieurs reprises, sur divers chronos et dans diverses équipes.

Résultat, un vélo qui était bon sur une course, peut ne plus être bon pour un autre commissaire sur la course suivante, même si la position n'a pas changée.

 

Donc, bien avant le départ, c'est la valse des mécaniciens vers le point de contrôle afin de vérifier les vélos et d'opérer à des changements de dernière minute si nécessaire.

Intendance

Mecanos-Dauphine-2015-023.jpgMais comme je vous l'ai indiqué, le travail des mécaniciens ne s'arrête pas à la préparation des vélos en général.

Préparation des bidons, mise en place des ventilateurs pour rafraîchir les coureurs durant l'échauffement, mise en place d'une horloge pour que personne ne soit en retard, le boulot ne manque pas.

Il faut aussi surveiller les vélos, que de nombreux badauds veulent absolument toucher, répondre aux mêmes badauds qu'on ne peut pas leur donner des bidons, les coureurs en ont besoin, ...

Répondre aussi aux journalistes pénibles (dont je fais partie) qui veulent des renseignements sur ce nouveau vélo, veulent faire des photos...

Dès que l'équipe est partie, direction l'arrivée pour aller récupérer les coureurs, puis ensuite l'hôtel où les vélos seront nettoyés de fond en comble.

Etape en ligne

Du boulot dès le soir

Mecanos-Dauphine-2015-002.jpgMecanos-Dauphine-2015-007.jpgPour une étape en ligne, le gros travail commence dès le soir à l'arrivée de l'étape. Nettoyage complet des vélos, lubrification, tout y passe.

Mais aussi la réparation des bobos aux vélos ayant chutés, à l'image de celui-ci sur la photo de droite.

Guidon + poignées à changer, encore un peu plus de travail que le simple nettoyage habituel des vélos pour les mécaniciens.

Mais avant que les coureurs et les vélos n'arrivent, les mécaniciens qui sont arrivés à l'hôtel largement avant les coureurs s'occupent de mettre lmes bagages de chaque coureur dans les chambres réservées et de récupérer les clefs qui seront remises à chaque coureur dès leur descente du bus ou des voitures.

Il faut aussi s'occuper d'autres problèmes inhérents à de nouveaux groupes par exemple, ou un boîtier de pédalier qui craque et qui fait de la résistance pour sortir de son logement. A tel point que les manières académiques sont parfois oubliées.

Au matin de l'étape

Mecanos-Dauphine-2015-068.jpgSur le Tour de France, les bus et camions des équipes arrivent très tôt vu les difficultés de circulation engendrées par le public qui vient en masse.

Sur une course moins médiatisée comme le Critérium du Dauphiné, ils peuvent de permettre de n'arriver que 1h30 avant le départ.

Là encore, installation des vélos sur des pieds, délimitation d'une zone, afin que les coureurs puissent rapidement accéder à leur monture.

Mais même si les vélos ont été préparés la veille, il y a toujours un petit quelque-chose à faire au dernier moment, comme par exemple réinstaller les balises GPS Hikob sous la selle ou faire une modification de dernière minute à un coureur.

Après le départ, direction l'arrivée

De suite après le départ, les camions et bus doivent rejoindre l'arrivée. Pas toujours simple, comme cette 4ième étape entre Anneyron et Sisteron. Le plus rapide étant de passer par Grenoble, puis direction le sud vers Sisteron par de petites routes.

Il m'a fallu 3h en voiture. Imaginez avec un bus ou un semi-remorque !

En général, le bus rejoint l'arrivée tandis que les camions ateliers rejoignent directement les hôtels afin de se mettre en place pour un nouveau cycle de nettoyage, réparations et réglages.

Les camions ateliers

Mecanos-Dauphine-2015-071.jpgMême si certains camions ateliers se démarquent par leur côté "luxe" et leur propreté clinique, comme chez Sky ou Trek, la plupart des mécaniciens bénéficient de camions spécifiques terriblement bien agencés.

Tous les outils, tous les vélos, roues et pièces de rechange sont disponibles. Chaque chose à sa place.

Même pour les malettes à outil, chaque mécanicien dispose de sa propre malette avec son nom dessus.

 

Mecanos-Dauphine-2015-019.jpgLe camion le plus luxueux reste tout de même celui du Team Sky avec une place monumentale puisque les parties où sont fixées les vélos peuvent se déplier (comme sur la photo, ce qui fait une remorque très large à l'arrêt) et se replier ensuite quand le camion roule.

Notons que les mécanos disposent de nombreux plateaux et de quasiment tous les pignons possibles.

Mais ces derniers servent de moins en moins depuis la généralisation des cassettes 11 vitesses puisque la plupart des coureurs roulent en permanence avec une cassette 11x28, même pour les étapes de plaine.

Il est donc rare que les mécaniciens aient à changer des cassettes, hormis usure.

 

Etonnant

Mecanos-Dauphine-2015-033.jpgParmi les choses étonnantes vues sur ce Dauphiné, le fameux vinaigre appliqué sur les pneumatiques qui est toujours utilisé.

Je pensais cette méthode révolue et surtout réservée aux étapes sous la pluie, mais certaines équipes l'utilisent même par beau temps.

Le but est de gagner en adhérence. Et avec des boyaux gonflés à 9 bars ou plus, il serait dommage de perdre un chrono pour avoir glissé sur un passage piéton ou une bande blanche.

Mecanos-Dauphine-2015-077.jpgMecanos-Dauphine-2015-078.jpgLa confiance n'exclut pas le contrôle.

Surtout quand un coureur est amené à rouler sur un nouveau modèle de vélo (ici, le nouveau Trek Madone 9), il peut arriver que le coureur perde ses repères malgré une position identique.

Rien ne vaut dans ce cas un mètre-ruban pour tout vérifier et être certain que le mécanicien ne soit pas passé à côté de quelque-chose. Car une mauvaise position pourrait engendrer des douleurs handicapantes.

 

Mecanos-Dauphine-2015-083.jpgEnfin, la petite blague faite par des mécaniciens du type Giant Alpecin à un des coureurs le jour du contre la montre par équipe.

Mise en place de deux roues Shimano Dura-Ace C75 à l'avant. Faut-il y voir une petite pique faite à un coureur suite à une chute ?

Je ne sais pas, mais en tous cas, la bonne ambiance est de mise chez Giant Alpecin.

D'ailleurs, coup de chapeau aux mécanos puisque l'un d'eux a même pris le temps de m'expliquer toutes les nouveautés sur le nouveau Giant TCR Advanced SL 2016, ce qui n'est pas le cas partout !