Ces tests, B'TWIN en fait régulièrement. Etre à l'écoute des utilisateurs est une de leur devise et ces missions tests permettent d'avoir des retours directs. Ainsi, 4 à 5 missions de ce type ont lieu tous les ans un peu partout en France.

Mais pourquoi donc des tests ?

Dans l'esprit de beaucoup, B'TWIN veut dire petits prix et cela s'accompagne souvent de la croyance que la marque française ne fait qu'acheter sur catalogue des produits en Asie. C'est sans se douter que B'TWIN fait partie du groupe Oxylane qui se classe au second rang en France en terme de dépenses de Recherche & Développement, juste derrière Renault et son fameux Technocentre.

Pour ces deux jours de tests, nous avons été accueillis par les équipes B'TWIN, qui sont tous de vrais fans de vélo. Pour la plupart, des pratiquants assisdus avec un excellent niveau.

Mais a-t-on encore aujourd'hui besoin de faire des tests avant commercialisation d'un produit ? B'TWIN n'a-t-il donc pas de testeurs en interne ? Bien sûr que si. Mais vous ne le savez que trop bien, tout le monde est différent, que ce soit physiquement ou au niveau de la sensibilité à certaines coutures, certaines matières, etc...

De cette façon, la marque essaye de limiter au maximum les erreurs avant le lancement de la production. Le panel de testeurs doit pouvoir permettre de couvrir une majorité d'utilisateurs.

Les testeurs

Tests-textiles-intensifs-BTWIN-011.jpgParmi les 14 testeurs invités, 7 hommes et 6 femmes. Anciens coureurs Elite de 1ière catégorie, triathlètes régionaux, nationaux voire européens, ... bref, un joli panel de passionné(e)s de vélo roulant plusieurs fois par semaine.

Un panel qui m'a vite "inquiété" de part le niveau assez élevé. Suis-je réellement à ma place ? Arriverai-je à suivre ? Car il faut dire que le lieu du test n'est pas situé dans une région plate, loin de là. A quelques kilomètres de Lyon, à l'ouest, dans les monts du lyonnais, à Saint Martin le Haut, petite bourgade située à 620m d'altitude.

Un village entouré de routes escarpées auxquelles je n'ai pas l'habitude du côté de Toulouse, avec des pentes qui n'excèdent pas 3 kilomètres sur 5% de moyenne. Là, ce sont plutôt des pentes de près de 10 kilomètres que je vais devoir affronter. Mais bon, ça ne s'appelle pas non plus tests intensifs pour rien. Même si "intensif" désigne ici plutôt la catégorie de cyclistes visés et la gamme de produits, la tests se doivent d'être à la hauteur et donc être du même acabit.

2 produits seulement à tester

Tests-textiles-intensifs-BTWIN-013.jpgTests-textiles-intensifs-BTWIN-009.jpgJe pensais que nous aurions de nombreux produits à tester, mais finalement, ce ne sont que deux produits, un cuissard de milieu de gamme et un maillot été spécialement conçu pour les fortes chaleurs en tissu mesh que l'on a déjà pu voir sur le dos des coureurs de la FDJ sur le Tour de France 2014. En revanche, les filles ont de leur côté plus de travail avec deux cuissards et deux hauts à tester en deux jours.

A notre arrivée le lundi soir, il fait plus de 26° encore sur Saint Martin le Haut. Mais la météo ne semble pas être de notre côté, tout au moins pour ce qui est du test du maillot en tissu mesh. En effet, mon application météo annonce seulement entre 10° le mardi matin et 5° le mercredi. Pas idéal !!

Peu importe, nous verrons bien.

Tests-textiles-intensifs-BTWIN-090.jpgPremier soir, l'équipe B'TWIN se présente et nous briefe sur ce que nous allons devoir faire au cours de ces deux jours. Au programme, brief le matin, roulage entre 10h et 13h, repas, puis débriefs l'après-midi avec les chefs de produits et ingénieurs. Peu de moments de temps libre, mais peu importe, nous ne sommes pas là en stage de vélo ou en vacances, nous sommes là pour travailler, même si l'ambiance et bon enfant.

Premier jour, test du cuissard

Tests-textiles-intensifs-BTWIN-056.jpgLors du premier jour, nous n'avons qu'un seul produit à tester, le cuissard de la gamme 520. Un cuissard qui se situe juste sous le haut de gamme Aerofit utilisée par les coureurs de l'équipe FDJ.

Même si nous sommes aussi équipés d'un maillot B'TWIN, il s'agit pour ce dernier d'un produit de la gamme actuelle. A part moi, tous les testeurs sont venus avec leur vélo personnel, chaussures et casque pour que ces éléments ne viennent pas perturber les sensations.

De mon côté, j'ai la chance de pouvoir par la même occasion tester le tout nouvel Ultra de la gamme B'TWIN. Etant habitué à changer régulièrement de vélo, les chefs de produits savent que je vais m'adapter. J'ai quand même amené par précaution mes pédales, ma selle et bien sûr mes chaussures.

 

 

Test de perception et mesures

Tests-textiles-intensifs-BTWIN-016.jpgTests-textiles-intensifs-BTWIN-020.jpgAvant le départ, essayage des cuissards en statique, mais aussi un questionnaire sur la qualité ressentie des matériaux, de la peau, le design, etc...

Chacun de nous passe ainsi plusieurs minutes en tête à tête avec un chef de produit ou ingénieur de la marque. Et nous ne sommes à aucun moment informés du tarif du produit, ceci afin de ne pas être influencés. Il nous est par contre demandé quel prix nous mettrions dans le produit.

Un test qui n'est pas négligeable, car ce test de perception, nous le faisons tous inconsciemment lorsque nous allons dans un magasin et que nous allons acheter un produit textile. Ce toucher qui nous indiquera, à tort ou à raison, si le produit est qualitatif ou pas. Car utiliser des matériaux de bonne qualité ne suffit pas toujours à donner cette sensation de qualité. L'assemblage, les coutures et bien d'autres détails, propres à chacun, rentrent en compte. Ce test permet donc aux chefs produits de voir ce qui, chez chacun, inspire la qualité.

Tests-textiles-intensifs-BTWIN-024.jpgEnsuite, deux sympathiques modélistes (femmes) ont la dure tâche de nous mesurer en long, en large et en travers.

Entrejambe, longueur des cuisses, tour de cuisse, longueur des bras, de la clavicule, mais aussi tour de poitrine et tour de taille, le tout pour pouvoir mettre en corrélation les remarques que nous ferons en fonction de ces données physiques.

Pas grand chose à dire... on se laisse faire.

Sortie vélo : place au test en situation réelle

Tests-textiles-intensifs-BTWIN-027.jpgTests-textiles-intensifs-BTWIN-028.jpgA 10h, une fois tout ceci fait, nous prenons le départ pour aller rouler. Nous avons à notre disposition tout ce qu'il faut en ravitaillement. Gels, barres, pâtes, petit-déjeuner de l'effort. De quoi en même temps tester ces produits signés Aptonia.

Le temps est légèrement couvert, mais il ne fait pas froid, 13/14° environ. Avant de partir, nous avons reçus pour consigne de ne pas parler entre nous des défauts ou points positifs que nous constations sur le produit à tester, ceci afin de ne pas nous influencer entre nous.

Nous sommes encadrés par deux personnes. Une qui sera devant, l'autre derrière. Mais nous sommes aussi suivis par deux voitures B'TWIN pour nous ravitailler, prendre nos coupe-vent, dépanner, etc...

Le temps que tout le monde soit fin prêt, l'équipe B'TWIN réalise quelques clichés des testeurs en tenue.

Au menu, une première boucle de 33km environ, suivie, pour ceux qui le désirent, d'une seconde boucle de 30 km. Cela paraît court, mais c'est sans compter sur le dénivelé des alentours.

Le départ se fait à rythme tranquille, ce qui permet à chacun de s'échauffer. Ensuite, nous abordons une longue descente de près de 9km entre Saint Martin en Haut et Thurins dans laquelle le coupe vent n'est pas de trop.

Tests-textiles-intensifs-BTWIN-041.jpgTests-textiles-intensifs-BTWIN-042.jpgA Thurins, arrêt pour tout le monde afin de se débarasser de ce qui nous gêne. De mon côté, le garde le coupe-vent avec moi dans une poche, je n'aime pas trop être "assisté".

Si j'ai besoin de quoi que ce soit, au moins, pas besoin d'attendre la voiture avec le risque de prendre froid.


Ensuite, les choses sérieuses commencent avec une longue côte de plus de 6 km à 6% de moyenne jusqu'à Yzeron. J'essaie de suivre le rythme des premiers, mais très rapidement, je vois que je suis dans le rouge. Le niveau est très élevé. Que ce soit de la part des équipes B'TWIN, mais aussi de la part de certains testeurs. Même du côté des filles, ça grimpe très vite. Mais il faut dire qu'il y a parmi les testeuses des triathlètes de niveau européen et 2 membre de l'équipe de France féminine. Un niveau très relevé qui fera même capituler les derniers gars avant le sommet. Obligés de ravaler leur fierté, le niveau de ces féminines est vraiment très au-dessus.

Tests-textiles-intensifs-BTWIN-043.jpgEnsuite, direction le col des Brosses, 4km à 4% de moyenne. En 11,7 km, nous passons de 326m à 867m d'altitude.

L'effort constant en bosse associé à la transpiration permet de bien se rendre compte des défauts (ou l'absence de défauts) sur le cuissard.

Je vous passe le reste de la sortie, ce n'est pas le but de cert article. Mais tous les testeurs partiront sur la seconde boucle. Au final de ce premier jour de test, 61 km pour 1300m de dénivelé. Ca met de suite dans l'ambiance. Nous échapperons de peu à la pluie.

Vous pouvez retrouver cette première sortie test ici.

Débriefing

Tests-textiles-intensifs-BTWIN-070.jpgTests-textiles-intensifs-BTWIN-069.jpgAu retour, repas, puis vient le temps du débriefing. Dans un premier temps, le débriefing se fait avec la personne que nous avions vu le matin lors du test de perception. C'est à ce moment là que l'on nous annonce le prix du cuissard.

Pour ma part, je ne suis pas tombé loin, même s'il est encore un peu moins cher que ce que je pensais !

Ensuite, un débriefing avec tous les testeurs a lieu, ce qui permet une mise en commun des problèmes constatés, mais aussi des préconisations d'améliorations de la part de chacun. Toute la difficulté vient de pouvoir satisfaire tout le monde. Certains veulent rallonger le cuissard de 1 centimètre, d'autres de 5. Mais les équipes B'TWIN auront ainsi un panel de modifications, à eux ensuite de trancher.

Dès que j'ai enfilé le cuissard, j'ai remarqué qu'il était nettement trop court. Un avis partagé par la plupart des testeurs. Avantage des cyclistes, les marques de bronzage permettent de rapidement voir la longueur qu'il manque. Mais pour le reste, les améliorations apportées aux matériaux, à la coupe et à la peau sont parfaites. J'avais déjà remarqué une tendance de l'insert à ne pas évacuer correctement la transpiration et à se révéler légèrement trop rigide. Ces points ont fait l'objet de remontées de la part des clients ou de testeurs comme moi sur l'année écoulée et les équipes ont corrigé le tir. Insert élargit et muni de trous de ventilation.

Le débriefing permet de remonter les différents problèmes, mais permet aussi aux testeurs de faire part de remarques qui ont plus trait au design par exemple.

Choix de coloris

Tests-textiles-intensifs-BTWIN-073.jpgTests-textiles-intensifs-BTWIN-088.jpgSuite à ce débriefing qui durera 1 heure, les designers nous proposent de donner notre avis sur des propositions de couleurs pour les tenues 2016.

Des dizaines de propositions parmi lesquelles il ne faut en choisir que 4. Chacun y va de son avis en expliquant pourquoi il aime ou pas ce coloris ou le mariage des coloris entre eux.

Nous ne serons bien sûr pas les derniers décisionnaires sur la cosmétique, mais notre avis sera bien sûr pris en compte. En tous cas, cela permettra sans doute d'éliminer certaines combinaisons.

Tests-textiles-intensifs-BTWIN-098.jpgLe temps passe vite, il est déjà temps d'aller manger, non sans avoir partagé un apéritif sur base de bière Malteni, une bière dédiée aux cyclistes, avec un peu de Molteni dedans, mais surtout beaucoup de malt.

Les jambes sont dures, une nuit de repos fera le plus grand bien, car demain, le même parours est prévu au programme, mais dans l'autre sens et cette fois-ci, pour tester le maillot mesh hyper aéré, même si je suis sceptique à la vue de la météo qui annonce seulement 5°.

Second jour de test

Tests-textiles-intensifs-BTWIN-057.jpgTests-textiles-intensifs-BTWIN-097.jpgCe second jour de test, dès le réveil, je sais que l'on ne fera pas le test de ce fameux maillot. Temps couvert, limite pluvieux, mais surtout, seulement 4° ! Et je n'ai pas pris de vêtements chauds, pas même de jambières ou manchettes. Heureusement, l'équipe B'TWIN est venue avec manchettes, jambières et coupe-vent, mais guère plus. Mais ça me suffira. Je ne suis pas très frileux et avec des gants courts, ça passe.

Avant de partir, et après le petit-déjeuner, séance de travail en commun pour savoir comment chacun s'habille en fonction des saisons et de la  température. Bonnet, casquettes, jambières, manchettes, cuissard long, court ?

Autant de réponses différentes que de testeurs quasiment.

Ensuite, départ à 10h pour la sortie vélo. Pas de test du maillot mesh donc en raison du froid, mais chacun et chacune pourra faire un retour puisque les produits nous sont laissés. Nous ferons donc une remontée individuelle chacun de notre côté quand la chaleur sera de la partie.

Les premiers kilomètres se font dans le froid et les efforts de la veille se ressentent d'autant plus. Nous prenons donc le circuit à l'envers; ce qui permet de ne pas attaquer par une longue descente, mais par un faux plat montant. Après une première boucle de 30km, nous sommes de retour au "camp de base" et trois options s'offrent à tous.

  1. Rentrer
  2. Faire une boucle pluttôt "roulante" de 23km
  3. Faire la seconde boucle d'hier, à savoir assez pentue

Personne ne choisira la 3ième option. La moitié rentre, l'autre moitié choisi la seconde option. Je fais partie de ceux-là, non sans avoir longuement hésité.

8 km après avoir quitté les autres qui sont rentrés, nous attaquons une dernière bosse et la pluie se met à tomber. Mais rapidement, la pluie se transforme en grêle. Je regarde la température sur mon compteur, il ne fait plus que 3°. Nous sommes à 867m d'altitude. La grêle frappe le visage. Une grêle qui ne durera que 2km environ, mais la pluie persistera jusqu'au bout avec une température ne dépassant pas 5°. Même si je ne suis pas frileux, avec des gants courts, ça commence à être limite.

Vous pouvez retrouver cette seconde sortie test ici.

Tout le monde est content de rentrer au chaud et de prendre un douche suivie d'un bon repas.

Après ce repas, un dernier débriefing est au programme. Sur les produits, mais aussi sur le déroulé de ces deux jours de tests.

Recherche, développement et passion

Une fois de plus, j'ai découvert un aspect très intéressant du travail de la marque B'TWIN. Certains me critiqueront encore sans doute suite à cet article et à cette conclusion.

Mais avec ces "missions test", B'TWIN permet d'être au plus proche de ses utilisateurs.

Cela m'a permis de découvrir tout le travail de recherche et de développement mené par toutes les équipes. Car B'TWIN, malgré des prix très attractifs, ne pioche pas, comme dans certaines marques, dans un catalogue asiatique permettant de proposer des produits à sa marque. Non, tout est développé en France par des équipée animées par la passion du vélo (dans le cas de B'TWIN). Un aspect sur lequel la marque ne communique peut-être pas encore assez. Tout comme elle semble ne pas assez communiquer sur la technicité de leurs produits. C'est dommage.

Les équipes de B'TWIN semblent avoir largement apprécié ces jours de tests à la rencontre des utilisateurs et des personnes issues des magasins distribuant leurs produits. Il faut dire que le groupe de testeurs a été tout au long de ces deux jours très assidu, chacun prenant sa mission très à coeur et ne prenant pas cette mission test comme une simple occasion de rouler ailleurs tel un stage de vélo.

Alors bien sûr, il y a toujours les cyclistes qui refuseront de porter un textile B'TWIN ou de rouler sur un de leurs vélos. Pas assez classe.

Mais il y a les autres, pour qui le paraître n'a finalement que peu d'importance, des cyclistes pour qui le confort et la technicité du produit passent avant tout. Pour ceux-là, peut-être que B'TWIN propose une alternative efficace et moins dispendieuse que certaines grandes marques. Mais les budgets communication et marketing ainsi que les marges sont différents.

Quoi qu'il en soit, la marque travaille d'arrache-pied pour améliorer ses produits et ne compte pas que sur son partenariat avec l'équipe professionnelle FDJ. Car les attentes d'un coureur pro ne sont pas les mêmes que celle d'un utilisateur lambda, même intensif. C'est pour cette raison que la proximité avec les utilisateurs des produits est nécessaire.